Méditation pour le 15ème dimanche du Temps ordinaire
« Annoncer, c'est à nous maintenant… »
Nos vies ne sont pas des autoroutes où il ne s’y passe rien, mais des routes chaotiques, où il peut à chaque instant survenir un accident, une grève, une maladie, une séparation, un décès… Sur nos routes d’Hommes, nous auront alors du mal à avancer, car nous nous y sentons seuls, comme sur notre lit d’hôpital. Nous cherchons alors la « Lumière » que seul le Christ peut nous donner.
Un patron n’oserait pas envoyer un de ses représentants vers des clients vêtu de baskets, tee-shirt, mal rasé, sans valise et sans prospectus. Personne n’oserait ouvrir sa porte ni même faire entrer chez lui un soi-disant représentant, ayant l’air d’un vagabond. L’idée que chacun de nous se fait d’un représentant, c’est « un bel homme, costume-cravate, belles chaussures et valise à la main. »
Jésus vient de former ses propres « représentants » Pas question pour lui de les envoyer seuls, mais deux par deux. Parmi ses dernières recommandations, Jésus leur demande de ne rien emporter pour la route, si ce n’est, un bâton et avoir des sandales aux pieds. Ni pain, ni sac, ni argent, ni même une tunique de rechange…
Ils partent à deux. Le nombre deux est le symbole de la communauté, mais Jésus les envoie aussi pour que le message qu’ils vont annoncer ne soit pas seulement l’expression d’une seule personne, mais celle d’un groupe unit dans une même mission. Le témoignage d’une communauté est plus crédible que celui d’une personne seule.
« Ils partirent et proclamèrent qu’il fallait se convertir… » En tant que baptisés, nous sommes appelés à cette mission d’annoncer la Bonne Nouvelle. Elle est destinée à ma famille, sur mon lieu de travail, ici à l’hôpital, aux malades que je croise ou pour celles et ceux avec qui je partage les activités à la maison de retraite. C’est par ma joie, mon espérance que je témoigne que le Seigneur m’a envoyé évangéliser.
Ainsi Jésus envoie ses disciples, il les a formés et à présent les envoie deux par deux, c’est le test de la pratique. Plus tard, il en enverra soixante-douze, avec toujours encore les mêmes instructions : « Vous irez deux par deux, vous irez dans les maisons porter la paix, vous irez sans bourse ni besace, vous soignerez les malades et ils s’en trouveront bien… » Pour savoir si la pratique a réussi, il suffit de voir la joie de ceux qui les ont rencontrés. Jésus a bien compris qu’il faut être deux, pour se soutenir, comme dans le mariage, comme dans nos inquiétudes, nos mauvaises passes ou la maladie.
Dès le début de sa vie publique, Jésus choisit des collaborateurs. Dieu a confiance en nous. Il nous invite à travailler avec lui. Les gens que Dieu appelle sont des gens ordinaires comme nous : Amos était fermier, Pierre, un pêcheur, Matthieu, un collecteur d’impôts à la solde des Romains, Paul, un constructeur de tentes…
Le Christ appelle les disciples pour qu’ils soient avec lui. Durant trois années, ils seront aux côtés de Jésus, ne le quittant pas d’une semelle. Ainsi, ils peuvent le voir agir et en même temps apprendre une nouvelle façon de vivre. Jésus les prépare à leur future mission.
Comme Jésus envoie ses apôtres, il nous envoie aussi, même malade ou âgé, à annoncer la Bonne Nouvelle, à combattre le mal et à venir en aide à ceux et celles qui sont dans un autre état que nous. Chaque dimanche, nous sommes invités à participer à la messe. À la fin de la célébration, nous sommes envoyés dans notre famille, vers les autres : « Allez dans la paix du Christ…Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ! »
Notre mission à nous est claire, c’est celle d’annoncer comme il y a deux mille ans le Règne de Dieu, c’est-à-dire que les personnes que nous rencontrons, sentent l’amour d’un Dieu Père, Fils et Esprit par notre témoignage, notre façon de vivre, notre façon de parler. Même couchés sur un lit, nous pouvons être missionnaires, en accueillant ceux qui viennent nous voir, en acceptant les soins, en donnant un sourire. Alors sachant être avec ceux qui nous donnent la main, un témoin sur la route des autres
Amen