Méditation pour le 14ème dimanche du Temps ordinaire
« Nul n'est prophète en son pays… »
Jésus est de retour dans son village natal. Ici tout le monde connaît Jésus le fils de Marie et de Joseph. Il travaillait le bois, rabotait les planches, rendait service autour de lui. Jésus est de retour dans sa famille, parmi ses amis, ceux qui lui sont chers. Tout naturellement il va à la synagogue le jour du Sabbat pour prier. Le premier accueil semble pourtant chaleureux…
La mission de Jésus est claire : faire connaître le Père qui l’a envoyé. Il se met donc tout naturellement à enseigner. Il fait donc la lecture et la partie de l’homélie. Qu’il parle bien, mais pour qui se prend-il ? Ce simple charpentier ? Lorsqu’un nouveau malade arrive à l’hôpital, souvent il rencontre des visages connus de son village. « Ah tu es là aussi ? » Et notre regard bien souvent semble lui dire : « qu’est-ce que ça peut te faire ? » C’est alors une foule d’images qui nous passe par la tête et on revoit les côtés négatifs de cette personne. Mais un malade, lorsqu’il arrive à l’hôpital a surtout besoin d’entendre des paroles qui le soutiennent, de présences réconfortantes, de témoignages d’amitiés. Mais nous, nous sommes bloqués et n’osons pas s’approcher de lui ou même de lui adresser un sourire, un sourire qui pourtant briserait la glace…
Ecouter Jésus… Mais Jésus nous invite à l’écouter, à écouter la nouveauté de son langage. « On sait bien ce qu’il va dire ! » Pas du tout, car toute parole se laisse méditer, pour découvrir quel sens elle va donner à ma vie de personne âgée ou de malade.
Les Juifs de Nazareth étaient certainement de bons pratiquants. Ils étaient certainement prêts à accueillir dans leur synagogue un envoyé de Dieu, mais un envoyé de Dieu doit avoir de l’allure, être savant, avoir fait des études, être issu d’une famille noble et riche. Jésus ne manque certainement pas d’allure, mais il est du village et il est charpentier comme son père. Il est un homme ordinaire, tout le contraire du prophète imaginé.
Ce jour-là, le chef de la synagogue l’a invité à proclamer la Parole de Dieu et il en profite pour la commenter. Lui qui est « la Parole Vivante de Dieu » explique la Parole écrite de Dieu. « D’où cela lui vient-il ? » Et on est gêné pour lui. Et pourtant à plusieurs reprises l’Evangile note : « Il enseignait en homme qui a autorité et non pas comme les scribes. »
Mais les habitants de Nazareth ne voient en lui que le charpentier, le fils de Marie, l’humain dont ses frères et sœurs sont du village… Leur regard s’arrête-là à voir le superficiel, leur cœur semble bien fermé à accepter comme un envoyé de Dieu.
Et quel est mon regard sur Dieu ? Est-ce que je lui en veux de me retrouver dans une chambre d’hôpital ou pour le restant de mes jours en maison de retraite ? Qui est-il pour moi en fin de compte ? Le fils du charpentier de Nazareth ou le Fils de Dieu, venu pour nous sauver ? Dans tous les cas, Dieu est celui qui ne cesse de nous aimer.
« D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse, et ces grands miracles qu’il opère ? » Les gens s’interrogent sur Jésus. Ils se disent entre eux : « N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie ? » et « ils en étaient choqués ». Un véritable scandale ! Un scandale où on rougit pour les autres, où on est choqué de ce qu’il dit, ce qu’il fait, ce qu’il entreprend…
Demandons-nous pourquoi la présence de Jésus à la synagogue au milieu de personnes qui le connaissaient depuis sa tendre jeunesse, faisait-elle scandale ? C’est qu’il est difficile d’admettre que quelqu’un qui a grandi à vos côtés, ou que vous connaissez comme ami, comme voisin de quartier, comme collègue vienne tout d’un coup vous enseigner, vous parler de Dieu.
Alors accueillons ceux qui viennent nous visiter, sans les juger, mais en leur témoignant la joie de les voir… Comme Dieu, ils sont soucieux de notre bien-être, du chemin à emprunter…
Amen