Méditation pour le 12ème dimanche du Temps ordinaire
« De la peur à la pleine Lumière… »
Nous connaissons tous des tempêtes, comme celles qui ont ébranlé nos vies, ces tempêtes qui nous ont fait mal, qui ont laissé des traces, ces tempêtes que nous avons eu à affronter au péril de notre vie. Et pourtant nous n’étions pas dans un bateau, mais bien les pieds sur terre, à se demander : « Pourquoi, est-ce moi, qui ait à affronter ces tempêtes ? Je suis malade, alors que d’autres sont en bonne santé, une grave opération m’attend, alors que d’autres font la fête. Combien de temps, va durer cette tempête, combien de temps jusqu’à ce qu’elle se calme ? » Avec cette dernière année que nous venons de traverser, avec la pandémie nous avons peut-être accompagné quelqu’un qui était touché par le virus, peut-être que nous avons appris que l’un ou l’autre allait ou est mort du Covid. Comment avons-nous réagi ? « Je suis content, je n’ai pas été touché ou simplement que nous avons fait une prière pour la famille et pour celle ou celui qui a été touché ? » Difficile tout ça, mais nous sommes-nous mis un instant à leur place ?
Des nuits très longues, du manque de sommeil, on rumine, on ressasse tous les évènements qui nous touchent, à chercher une cause à ce qui nous arrive, oui, du fond de notre lit, recroquevillé, cherchant une position favorable pour s’endormir et de ne plus penser à quoique ce soit que ces pensées surgissent. Mais dans notre monde moderne, d’autres tempêtes que la maladie, sont venus aussi s’ajouter à la liste : il n’y a pas eu que la Covid, mais aussi le chômage, les accidents, la drogue, l’alcool, le divorce… « Ils sont tellement imprévisibles que l’on ne les voit même pas arriver et qu’ils nous abattent ! »
Et Dieu dans tout ça ?
Le récit de l’Evangile, nous dit que dans la barque, Jésus dormait bien sagement à l’arrière du bateau. La tempête s’était levée, (les tempêtes étaient fréquentes et soudaines sur le lac de Tibériade) et les occupants de la barque avaient fort à faire, pour garder le cap, rentrer les voiles, écoper l’eau qui commençait à monter. On peut le dire, la peur régnait à bord, la peur de mourir, la peur de ne plus atteindre l’autre rive. Au bout d’un certain temps, seulement, on s’aperçoit que Jésus dort, apparemment sans se soucier de l’urgence ! « Ses compagnons le réveillent et lui crient : Maître nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Dans l’affolement on n’a qu’un souci sauver sa peau : sa vie. Le reflexe serait une certaine confiance, mais on n’y pense pas comme pour les disciples : « ça ne te fait rien ? que l’on soit dans la panade ? »
Réveiller notre confiance en Dieu…
Toutes les tempêtes, ne sont pas faites pour arranger notre foi, et il n’est pas rare qu’elle vacille, comme la flamme d’une bougie, prête à s’éteindre au moindre souffle. Mais nous aussi, à l’exemple des compagnons de Jésus, tardons à prier, à faire confiance ! Car c’est bien à cela que l’Evangile nous invite aujourd’hui : retrouver la confiance pour mieux pouvoir affronter les tempêtes qui nous secouent. « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » leur demande Jésus ! Même si Jésus semble dormir, il est là, présent aux côtés de ses compagnons, présent au cœur de la tempête. Une présence est si précieuse, la présence d’un parent, d’un ami qui n’hésite pas à donner de son temps pour toi qui est au fond du gouffre. Lorsque des pauvres viennent nous voir à l’accueil du Secours Catholique, ils nous disent qu’ils ne s’en sortiront plus, mais qu’ils ont juste besoin d’une petite aide. Petite aide qui souvent n’est pas alimentaire, mais une écoute, un parcours pour trouver de quoi arrêter cette tempête qui souffle sur leur vie.
De la peur à la foi…
Oui Dieu est avec nous, au beau milieu de nos tempêtes, et c’est lui qui dirige notre bateau, si nous lui avons confié le gouvernail, c’est lui qui calmera nos peurs par la foi en l’amour. A l’Ascension Jésus a dit à ses Apôtres : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ! » Faisons-lui confiance, pour passer de la peur à la pleine lumière.
Amen