Méditation pour le dimanche de la Pentecôte B
« L'Esprit Saint… »
Lorsqu’un orage se prépare, on ferme les fenêtres pour éviter les courants d’air, car les orages drainent souvent de violents coups de vent dont on a peur. Avec la venue de l’Esprit Saint, c’est tout à fait le contraire, on le prie pour qu’il souffle. Il souffle à l’intérieur pour nous faire sortir, il nous invite à faire courant d’air, à aérer notre vie.
Nous sommes le jour de la Pentecôte, et l’Esprit Saint est venu remplir les disciples d’une force intérieure nouvelle. Rassemblés autour de Marie, ils étaient là à attendre l’Esprit Saint. Il y a encore quelques semaines, les disciples étaient tous enfermés à double tour, dans cette chambre haute. Peur de se montrer, peur de sortir, peur d’annoncer la Bonne Nouvelle. Et soudain, les voilà debout, en témoignant publiquement devant tout Jérusalem de la Bonne Nouvelle, du ressuscité.
A regarder ces apôtres de près, je crois me reconnaître en eux. Comme pour eux, ma porte reste si souvent fermée, je suis comme eux lorsque j’ai peur de dire que je suis chrétien ou que je vais à la messe le dimanche. Et puis j’ai peur, peur de rencontrer l’autre, d’engager la conversation avec celui que je rencontre dans le couloir de l’hôpital.
Alors il aura fallu la descente de « l’Esprit Saint » sur les Apôtres pour que tout change. Il a été leur lumière, leur guide, leur force. Et moi alité, qui attends les diagnostiques des examens, si j’en appelais à l’Esprit Saint pour qu’il m’aide à lutter et à ne pas me laisser enfermer dans la maladie ?
Nous sommes appelés à la liberté et conviés, par notre témoignage de vie au quotidien, à appeler nos contemporains à la liberté. La liberté est notre vocation. Et la vraie liberté, c'est l'amour ! Quel est le souffle dont nous nous nourrissons ? Quel est le souffle auquel nous ouvrons notre cœur et tout notre être ? Quel est le souffle qui nous fait vivre ? A nous de le choisir !
Virginie a la trentaine. Elle travaille dans une agence de voyages. Depuis sa première Communion elle n’avait plus remis les pieds à l’église. Afin de préparer son mariage, que son fiancé voulait religieux, elle assiste à une messe dans sa paroisse. En sortant, elle s’exclame : « Quelle vitalité dans la paroisse et quelle belle messe, cela me donne vraiment envie d’y retourner. »
L’Esprit Saint, le Défenseur, venait d’agir en Virginie au cours de cette messe. Elle y a rencontré des hommes et des femmes animés par la force et la présence de l’Esprit-Saint.
Jésus, dans l’Evangile insiste sur l’envoi de l’Esprit Saint sur les Apôtres : « Quand viendra le Défenseur que je vous enverrai d’auprès du Père… » Il insiste, car sans l’Esprit nous ne pouvons rien faire, c’est Lui qui guide, qui réconforte. Le Pape Jean XXIII déjà bien âgé après son élection, se faisait beaucoup de souci pour l’Eglise, à un tel point, qu’il n’arrivait plus à en dormir. Une nuit, il se dit soudain : « Je ne suis que le Pape, tous ces problèmes pour guider l’Eglise, c’est l’affaire de l’Esprit-Saint. » Et il devait rajouter : « Aussitôt je me suis rendormi. »
Alors, prions l’Esprit pour qu’il nous change, qu’il change notre vie, car nous avons peut-être aussi besoin d’une nouvelle Pentecôte ! Certains ont fait confiance, comme ce malade qui témoignait : « Je n’aurai jamais pensé être capable de supporter un tel combat dans la maladie. Mais l’Esprit m’avait donné la force d’aller plus loin. »
Mais comment donc connaître de quel Esprit nous sommes ? La réponse est simple : « on connaît l'arbre à ses fruits. » L'Esprit Saint nous rend l'audace de vivre réellement en filles et en fils de Dieu. Il nous éduque à la solidarité, à la liberté, à devenir nous-mêmes.
Il est sur notre route de ces rencontres qui nous donnent le goût de vivre. Faisons silence en nous. Écoutons notre cœur. Rappelons-nous tels ou tels visages, telles ou telles paroles qui nous ont touchés droit au cœur et qui ont fait grandir en nous la confiance et la sérénité.
Amen