Méditation pour le 3ème dimanche de Pâques B
« Notre histoire… »
Il est tard, lorsque les disciples d’Emmaüs reviennent à toute vitesse à Jérusalem raconter aux disciples réunis, tout ce qui leur était arrivé, tout ce qu’ils avaient vécu sur la route vers Emmaüs. Arrivés, ils se mettent à témoigner de la présence de Jésus à leur côté, qu’il a fait un bout de chemin avec eux, qu’il leur a parlé, et qu’ils l’ont reconnu à la fraction du pain. Il y avait de quoi être bouleversé par ce qui était arrivé et on les comprend : « Les chefs des prêtres et nos dirigeants ont livré Jésus, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. » Lc 24, 21
C’est un peu notre histoire… L'épisode des disciples d'Emmaüs, c'est un peu notre histoire à nous. C'est nous qui marchons à la nuit tombante, c'est nous qui traversons des moments difficiles, c'est nous qui vivons un échec, la maladie, la maison de retraite, la douleur et parfois la mort d'un être aimé. Mais encore aujourd'hui, Jésus marche avec nous, mais nous ne le voyons pas. Dans notre vie chrétienne, il faut faire en sorte que le Christ, ressuscité le troisième jour, ressuscite aussi dans notre vie, dans notre foi, dans notre façon de vivre notre religion, dans la façon d’accepter les choses.
Jésus vient nous libérer de nos peurs… Mais comme pour les disciples sur le chemin d’Emmaüs, Jésus nous rejoint pour nous ouvrir à l’Esprit, c’est-à-dire à comprendre et à faire confiance. Jésus est apparu à ses disciples après s sa mort, pour les libérer de leur peur. Presque chaque fois qu'il apparaît, Jésus dit : « Ne craignez pas ; c'est moi ». Dans notre monde d'aujourd'hui, où il y a tant de guerres et d'injustices, où la mort violente est omniprésente, où la maladie ne prévient plus, où les plus pauvres ne savent plus vers qui se tourner, il ne faut pas oublier que Jésus a vaincu la mort, qu'il est présent et qu'il nous dit : « Ne craignez pas ». Jésus vient au-devant de toutes nos nuits souvent longues et pénibles, de tous nos désespoirs remplis de cris, de toutes nos incertitudes, pour y apporter sa lumière, la lumière du Ressuscité. Il faut laisser de la place dans nos vies pour son amour qu’il donne à chacun de nous pour vivre. N’ayons plus peur, mais faisons confiance.
Nous aider à comprendre, alors « Jésus leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des écritures ! » Pour les disciples, quelle chance formidable de pouvoir le voir de leurs propres yeux, de le toucher. Jésus pour aller encore plus loin, mange même avec eux. Mais pour nous, comme, il est difficile certain jour de croire à sa présence, pourtant il est bel et bien ressuscité, les Ecritures, comme la foi des témoins que nous rencontrons, nous aident à adhérer à ce Mystère d’amour.
Et si ce que je vis actuellement n’était qu’un rêve, qu’un incroyable cauchemar ? Qui, au travers de la maladie ne s’est pas fait cette réflexion ? Certains matins on voudrait se réveiller et se dire : tout ce que j’ai souffert, n’était heureusement qu’un cauchemar ! Pourtant, comme après une anesthésie profonde, nous découvrons au réveil une tout autre réalité.
N’est-ce pas un peu ce qu’ont vécu les disciples de Jésus depuis le Jeudi Saint au soir ? Mais « leurs yeux s’ouvrirent » nous dit Luc dans l’Évangile. Alors que les disciples étaient plongés dans la tristesse, alors que leur cœur ne connaissait plus que les ténèbres, ils étaient passés avec Jésus : « des ténèbres à la lumière ! » Ils sont passés du cauchemar à une vie nouvelle.
Mais pour passer à une nouvelle vie, il faut ouvrir les yeux. Aux disciples, Jésus dit en premier : « Touchez-moi ! » Puis, il s’efforce de leur ouvrir les yeux du corps et les yeux de l’intelligence, autrement dit, il s’efforce de les réveiller en leur ouvrant « l’esprit à l’intelligence des Écritures ». Comme pour les disciples, après un placement, une opération ou une grave maladie, il nous faut accueillir une vie nouvelle. C’est cela la résurrection
Amen