Méditation pour le dimanche des RAMEAUX B
« Une entrée triomphale… »
Aujourd’hui, nous célébrons dans une même fête deux évènements qui semblent plutôt en opposition : L’entrée triomphale à Jérusalem et la Passion. Jésus est monté sur un âne, acclamé par la foule qui crie : « Hosanna ! » agitant sur son passage de grandes palmes, c’est le défilé des Rameaux… Un grand moment puisque l’Eglise célèbre la joyeuse entrée de Jésus à Jérusalem : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ... » Puis à la suite des Rameaux, c’est le récit de la Passion, c’est Jésus au repas avec ses Apôtres, puis la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l’agonie au jardin des Oliviers, l’arrestation, le procès, la condamnation, la croix, la couronne, les injures, la mort !
Ces deux évènements, sont comme deux scènes issues de notre vie. Tout va bien, c’est le plein emploi, la joie, l’aisance, la prospérité… Puis, soudain le désert, le vent de plein fouet, les nuits glaciales, la maladie, le cancer, les luttes….
Mais Marc nous parlera d’une troisième scène, celle où l’Amour triomphe sur la mort en donnant naissance à une vie nouvelle. Cette scène, c’est la plus importante, car désormais, nous pouvons aller jusqu’au bout de la route, car avec Jésus nous en sortirons vainqueur.
« Vous trouverez un ânon attaché que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le, le Seigneur en a besoin. » Jésus ne fait pas son entrée à Jérusalem comme un roi sur ses grands chevaux, mais, monté sur un âne. Il accomplit ainsi ce que dit le prophète Zacharie « Réjouis-toi, Jérusalem, ton roi vient vers toi, juste et victorieux, mais plein de douceur... il est monté sur un âne, le petit d'une ânesse… »
L'entrée de Jésus à Jérusalem, au milieu des siens, est un événement à la fois grandiose et humble. Reconnu comme l'envoyé de Dieu, le Libérateur, il n'a ni sceptre, ni épée. Ce fils de David vient annoncer la paix et l'obtenir par le don de sa vie. Tous les participants au cortège chantent bien fort « Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
Les adversaires de Jésus ont préparé son procès. A travers leur haine, le péché du monde manifeste sa force et triomphe un moment. L'heure de la Passion approche c'est l'heure de l'accomplissement du dessein de Dieu. Dans ce mystère douloureux se révèle l'obéissance et l'amour du Bon Berger qui donne sa vie pour ses brebis. Dans le jardin des Oliviers Jésus se prépare à affronter son heure, l'heure la plus pénible de sa vie. « Jésus emmène avec lui, Pierre, Jacques et jean. Et il commença à ressentir frayeur et angoisse...
Il leur dit : Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez » II se tourne alors vers le Père : « O mon Père, tout t'est possible, éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » C'est cette obéissance qui sauve le monde et c'est un appel pour nous en cette semaine Sainte de prendre notre croix avec Jésus, et de nous remettre entre les bras de Celui qui est son Père et notre Père et qui a pris Jésus avec lui pour que nous puissions le rejoindre, un jour, dans son Royaume.
Mais qu’en est-il pour nous ? Malade au fond de notre lit ou dans notre chaise roulante, nous venons de méditer sur l’extrait où St Marc nous relate l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem. L’image que l’on se faisait de Dieu va être littéralement renversée, puisque Jésus vient en un Messie humble, dépouillé et souffrant. Son trône sera celui de la Croix.
Beaucoup de gens devant la souffrance des leurs, des autres, devant la mort, les catastrophes, se demandent : « pourquoi Dieu, n’est-il pas intervenu ? Où était-il à ces moments-là ? » Il est clair qu’à chaque fois que nous nous posons ces questions, nous sommes comme les disciples de Jésus il y a 2000 ans, nous voudrions le voir arriver comme un libérateur, comme quelqu’un qui vient remettre de l’ordre dans le monde, comme un guérisseur qui vient supprimer toute maladie. Pourtant Dieu n’est pas absent de nos vies, de nos souffrances, il est à nos côtés, mais pas comme nous le souhaiterions. Il est l’humble Serviteur.
Amen