Méditation pour 5ème dimanche ordinaire B
« A ton tour de tendre la main... »
St Marc nous relate au début de son Evangile, une journée de Jésus, journée bien remplie auprès de ceux et celles qu’il affectionne : les malades.
La journée que Marc nous propose de vivre ensemble est celle d’un Sabbat ordinaire, notre dimanche d’aujourd’hui. Comme pour tout Juif, tout commence par la pratique et le respect du Sabbat : Jésus et ses amis, vont à la synagogue. Il est allé participer à la réunion de prières. Il nous donne l’exemple de la pratique, de l’importance de la rencontre avec d’autres, de cette rencontre privilégiée avec la Parole de Dieu, la Thora. Marc n’oubliera pas de nous rapporter l’épisode survenu à la synagogue de Nazareth pour nous décrire comment Jésus pratiquait. Pour l’heure, il vient de quitter la synagogue, et nous le suivons accompagné de Jacques et Jean pour aller chez Simon et André.
Jésus se laisse découvrir comme quelqu’un de proche de nous. Il est à peine arrivé, qu’on lui parle de la belle-mère de Simon malade, clouée au lit par une fièvre. On sait bien lorsqu’une personne est malade dans la maison, que toute la maison est un peu malade. Soucis, inquiétudes, on se dit : « Pourvu que ce ne soit pas trop grave ! » Vite on fait venir le médecin pour qu’il lui prescrive quelques médicaments. Ce médecin, n’arrive jamais trop vite, on voudrait tant la revoir debout en pleine forme. Tous autant que nous sommes, nous avons besoin d’être en premier rassurés sur son état… « Seigneur, celui que tu aimes est malade… »
Jésus ne perd pas un instant, il s’approche de la belle-mère de Simon, la prend par la main et la fait lever. Marc nous précise : « La fièvre la quitta et elle les servait ! »
Comme il est important de parler de nos malades à Dieu, de les confier lors de nos prières à ce Dieu d’amour, de lui dire : « Mon frère, ma sœur, mon père, ma mère, mon enfant ou mon ami est malade, vient le guérir. » Marthe et Marie, iront aussi faire dire à Jésus que leur frère malade : « Viens vite, ton ami que tu aimes est malade. » Ce jour-là Jésus tardera, puisque lorsque Jésus arrivera, Lazare sera déjà mort depuis trois jours, mais Jésus le ressuscitera : « Moi je suis la résurrection et la vie, Celui qui croira en moi, même s’il meurt vivra ! » dira-t-il à Marthe et Marie.
Combien de fois, la main de Jésus a été la bienvenue ? Souvenez-vous de cette veuve, à qui Jésus en prenant la main de son fils mort, le ressuscite pour le remettre à sa mère. Et pour cette main qu’il tendra à Pierre qui s’enfonce dans les eaux, de ces mains qu’il impose aux enfants, et à ces nombreux malades, à tous ceux qu’il touche. Jésus touche pour redonner la vie, pour sauver, pour dire son amour… A nous aussi, il propose sa main, est-ce que nous sommes prêts à la saisir ? Jésus nous veut debout, même pas dans un fauteuil roulant, même pas allongé dans un lit, mais bel et bien debout, comme la belle-mère de Simon. Jésus nous veut debout, intégrés dans la société, au service des autres et à l’annonce de la Bonne Nouvelle. N’est-ce pas un appel à la confiance ? « Elle les servait » Marc, veut nous dire, qu’il n’y a pas d’ambiguïté, Jésus l’a vraiment guéri, il l’a entièrement guéri. Elle a rejoint sa place dans la vie, il n’y a pas à se tromper : Jésus est bien le Fils de Dieu !
L’homme a besoin de la main que nous osons lui tendre. Mais, si nous ne touchons plus celui qui est malade, si nous n’osons plus lui tendre la main pour l’aider à se lever, si nous n’osons plus lui tendre un verre d’eau, une serviette, si nos mains ne le caresse plus, si nos mains ne prennent plus sa main, comment voulez-vous qu’un malade guérisse ? Il aura l’impression d’être un pestiféré, un rejeté. Jésus nous montre son humanité, que nous aussi nous faisions de même.
A tous ces hommes et femmes que Jésus guérit, il a tendu la main. Mais Jésus nous tend aussi la main et nous relève, en se donnant à nous dans l’Eucharistie et dans la Communion, ainsi il s’approche de nous pour vivre en nous et avec nous. Soyons ses messagers, tendons-leur la main, et disons au monde que le seul médicament que notre cœur a besoin pour vivre, c’est l’amour que Jésus nous prescrit en abondance.
Amen