Méditation pour Noël B
« L’Emmanuel un Dieu qui dérange… »
Voilà, ce grand jour est arrivé, c’est la délivrance pour la maman, le bébé se porte bien, pour toute la famille c’est la joie. Comment s’appelle-t-il ? « Jésus » c’est-à-dire « Dieu Sauve. »
Voilà donc une bien sympathique famille et nous en connaissons aussi. Ce Fils premier-né que Marie a mis au monde il y a plus de deux mille ans, c’est pour lui que nous sommes là ce matin, car nous aussi on veut voir à qui il ressemble, se demander ce qu’il va devenir, quel sera son avenir…
Oui, après deux mois d’illuminations de nos maisons, des rues, des vitrines de magasins, illuminations qui ont certainement contribuées à nous redonner un peu de joie en ce temps de pandémie, Marie a mis au monde le cadeau que Dieu à fait aux Hommes, son Unique Fils. Pour beaucoup, le cadeau a vite été ouvert, en arrachant le papier. Si beaucoup ont été heureux et comblés de joie par des cadeaux en cette nuit, d’autres sur un lit d’hôpital ou dans une chambre de maison de retraite ou sous un pont ou même dans l’extrême pauvreté n'ont pas eu la joie de déchirer le papier d'un cadeau. Comme eux avons nous eu le temps de penser sur le Mystère de la Vie, le Mystère de la Nativité du Fils de Dieu.
Mais ce que peu on vu et apprécié en cette nuit, c’est le cadeau de Dieu, le cadeau de la Vie, pas seulement pour les riches ou pour les pauvres, mais pour tous les hommes de la terre. Dieu, lui aussi nous fait un cadeau, son cadeau le plus cher, le plus précieux, son Fils. Mais devant l’avalanche des cadeaux que l’on reçoit, celui de Dieu passe presque inaperçu. Pourtant c’est bien une fête familiale. Mais nous pouvons nous poser la question : le Père Noël aurait-il remplacé la fête de la naissance de Jésus Sauveur des Hommes ? La forme est restée, mais le contenu envolé.
Noël reste un Mystère, le Mystère de l’amour. Ce petit homme, que Marie a couché dans la mangeoire, a reçu le nom de Jésus, et par lui Dieu le Père nous montre son vrai visage. « Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui a conduit à le connaître. »
Bien des personnes me disent : « Mais Dieu qu’est-ce qu’il fait ? Il reste étonnement muet et paralysé. » Un homme politique disait de Noël, que malgré le confinement on n'a pas tout perdu, les marchands ont rattrapé un peu leur chiffre. Mais c'est cela qu'est devenu Noël ? Malgré cette pandémie on n'a pas compris ce cadeau énorme de la part de Dieu. Pour moi, comme pour ceux qui ont la foi, ce bébé reste celui qui éclaire ma vie, qui proclamera plus tard : « Je suis la Lumière du monde. » Il est le Verbe fait chair, c’est-à-dire que la Parole de Dieu a été donné au monde, Parole qui s’est fait visible, active et présence aux yeux de tous les hommes. Oui, frères et sœurs, ce Mystère, nous avons à le découvrir, en nous-mêmes comme autour de nous, comme dans la vie de tous les jours.
Oui, le Mystère de Noël c’est celui de l’amour, un Dieu qui est venu à notre rencontre : « Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » nous dit St Paul dans son Epître aux Corinthiens. Alors si nous nous sommes faits en cette nuit pleins de cadeaux, pensons à celui que Dieu vient de nous faire, Dieu nous l’a donné comme exemple pour que nous vivions comme lui, agissions comme lui. Jésus est venu nous révéler qui est le Père et pour supprimer la barrière qui nous séparait de lui : un Dieu plein de douceur et de bonté, d’humilité, un Dieu qui vient à notre rencontre, qui ne cesse de nous chercher comme le berger qui quitte les quatre-vingt-dix-neuf autres brebis pour aller à la recherche de celle qui s’est égarée. Un Dieu qui se réjouit lorsqu’il l’a retrouvée. Je crois, que nous ne comprendrons jamais assez ce que Dieu veut pour tous les hommes, mais pour cela, il nous faut rentrer dans son Mystère d’amour, aimer jusqu’à donner sa vie pour ceux qu’on aime. Un Dieu vulnérable, oui, un Dieu qui dérange, car il n’est qu’amour. Amen