Méditation pour le 2ème dimanche de l'Avent B
« Sortir du bruit pour rejoindre le désert…»
L’Évangile de saint Marc nous présente le « commencement de la bonne nouvelle de Jésus Christ Fils de Dieu ». C'est donc Dieu lui-même qui vient en la personne de Jésus. Cet Évangile s'ouvre par la prédication de Jean Baptiste : « A travers le désert, une voix crie… et Jean Baptiste parut dans le désert ». Alors, on peut se poser la question : pourquoi avoir choisi le désert pour annoncer cette bonne nouvelle ? Pourquoi n'avoir pas choisi un lieu de passage des foules ?
En fait, il y a plusieurs raisons : dans le monde de la Bible, le désert, c'est un lieu symbolique très fort. C'est le lieu de la rencontre avec Dieu. C'est dans cet espace dépouillé qu'il parle au cœur de l'homme pour l'inviter à se convertir, c’est dans des maisons de retraite, des hôpitaux, au cœur de chacun de nous que Dieu nous dit : « Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route… » Nous voici donc avertis. Nous ne devons pas avoir peur, nous devons sortir de nos chambres, rouler vers les autres, et nous les valides, nous arracher de nos fauteuils confortables, retrousser nos manches et mettre la main à la pâte, il y a du boulot en perspective. Se convertir, c'est sortir de nos habitudes, arrêter de se lamenter, de ressasser le passé en disant : « dans le temps c’était autrement… » Les gens allaient à la messe, aujourd’hui où sont-ils ? La grande messe n’a-t-elle pas lieu dans les grands magasins, sur les marchés de Noël ? De quoi les gens ont besoin de se convertir ? Ils ne savent plus ce que c’est que le péché, on dirait qu’il n’existe plus, car plus de confession, c’est démodé. Jean Baptiste nous recommande d'aplanir la route. Il s'agit d'enlever tous les obstacles qui obstruent notre cœur pour que le Seigneur puisse passer et que nous puissions le rejoindre.
Le désert est aussi le symbole de l'aridité de nos cœurs. Nous le voyons bien tous les jours : nos cœurs ressemblent souvent à cette terre aride, altérée et sans eau. Nos boîtes à lettres sont gorgées de publicités, nous recevons des lettres de partout pour donner… Mais désert, c’est aussi ces nombreuses personnes âgées qui n’ont pas de visites, ces malades que l’on oublie, ce sont des déserts de solitude, mais aussi des déserts dans les familles, où les jeunes se quittent pour un oui ou pour un non, désert d’amour, car on ne sait plus aimer, on met les gens de côtés pour n’importe quoi, mais aussi désert de ceux qui ne sont pas aimés. Désert chez les enfants, trop gâtés, qui ne connaissent plus l’amour d’un père et d’une mère, désert spirituel, car beaucoup ne pensent plus à prier, Dieu n’existe plus que lorsque tout va mal, pour lui dire qu’il est le premier fautif…
Or c'est dans ces déserts-là que le Christ nous rejoint pour venir nous chercher. L’Évangile commence dans les déserts de nos vies. Et vous serez d’accord de dire avec moi, que lorsque Dieu est absent dans une vie, les vies sont sèches, mortes. Mais Dieu ne nous abandonne pas. Ce qu'il sème en nos cœurs ne meurt jamais. A la première occasion favorable, il se révèle pour transfigurer notre vie.
Et puis, il y a un dernier point qu'il ne faut pas oublier : le désert n'est pas ce lieu de rêve qu'on choisit pour goûter la tranquillité. Bien au contraire, c'est le lieu de tous les combats, c'est le lieu où l'on meurt de soif et de chaleur. Jésus commence son ministère en affrontant le démon au désert. Tout au long de son ministère, il sera combattu par ses adversaires. Ces derniers finiront par l'arrêter, le condamner et le mettre à mort sur une croix. Mais avec le Christ ressuscité, c'est l'amour qui triomphera.
C'est de cette espérance que nous avons à témoigner dans le monde d'aujourd'hui. Donnons la première place à Jésus dans nos vies. Nous ne pouvons annoncer sa venue que si nous l’attendons avec amour en étant éveillés. Jésus vient fertiliser nos déserts, nos amertumes, nos vies de pauvres, de personnes en fauteuils roulants, Jésus est la source d’eau vive, et il fait revivre dans le désert de nos cœurs, ce que nous croyons mort. « Thérèse une personne âgée se disait anéantie, mais elle me dit avoir ressuscitée, son cœur était devenu un havre de paix… » Alors Seigneur, fais de nous des témoins passés du désert à la vie, d’une mort à une naissance…. Celle de Dieu dans notre cœur. Que tous ceux que tu mets sur notre route en soient convaincus.
Amen