Méditation pour le 1er dimanche de l'Avent B
« Prenez garde, veillez !… »
Pas moins de quatre fois dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous exhorte à « Veiller ». Il le dit à tous, pas seulement aux disciples, mais à nous ici, à ceux qui sont restés à la maison, aux jeunes, aux ouvriers, aux personnes âgées, aux enfants, aux malades : il répète avec force : « veillez ! » et comme à de maintes reprises il dira : « que celui qui a des oreilles entende. »
Pour nous les personnes au-dessus de la cinquantaine, la grande majorité dans l’Eglise, « veiller » a beaucoup de sens. Pour nous le temps de l’Avent est un rendez-vous à ne pas rater.
Quel bonheur, j’avais de préparer avec maman les bons gâteaux de Noël, toute la maison était imprégnée de leur bonne odeur, car lorsque maman préparait la pâte, nous savions que Noël était proche.
Et chaque dimanche, on allumait la bougie de la couronne de l’Avent. Elle était au milieu de la table et on priait, comme gosse, on avait tant hâte qu’on allume la quatrième bougie. Il y aura deux cadeaux, « le petit Jésus et un jouet ! »
Et puis, c’était le sapin, la crèche, la neige, le froid, les lumières dans les maisons, contrairement aux lumières qui fleurissent aux maisons à l’extérieur, cachant du coup l’intérieur.
Et puis nous ne savions pas le cadeau que l’on aurait, en ville un seul magasin affichait des jouets qui nous faisaient rêver. Mais papa travaillait tous les soirs, une fois que nous étions couchés pour réaliser des jouets en bois pour nous les garçons, alors que maman tricotait pour la poupée de ma sœur. L’Avent était et restera toujours pour nous, pour moi, un merveilleux temps d’attente de la naissance du « petit Jésus ».
Mais, frères et sœurs, l’Avent n’est certainement plus l’Avent de notre jeunesse, mais « la force avec laquelle, Jésus nous dit de veiller, est toujours encore Bonne Nouvelle ! »
Les navigateurs de la course de voiliers « Le Vent des Globes » sont très souvent sur le pont, ils dorment très peu, et avec leur boussole cherchent toujours la bonne route. Pas le droit de s’endormir, au grand damne de se perdre dans l’immense océan. Le Chrétien, lui non plus ne doit pas s’endormir, il a souvent besoin d’une boussole pour trouver sa route, mais la seule route que sa boussole indique est celle de l’avenir. C’est celle qui indique la route de Jésus Christ.
Il nous faut veiller dit Jésus : Mais veiller, c’est quoi pour nous ? C’est de faire confiance quoiqu’il arrive, malgré le confinement, je veille dans l’espérance de jours meilleurs. Veiller, c’est garder son cœur ouvert aux autres, de les écouter de leur parler. Veiller, c’est croire que Dieu ne veut pas nos souffrances et qu’il vient vers nous non pas pour les supprimer, mais pour les partager avec nous. Veiller, c’est être ouvert aux autres, être gaie, être quelqu’un qui s’investi pour les autres, être un signe de la présence de Dieu dans le monde, partout là où je vis où je travaille. Veiller, c’est de faire la volonté de Dieu et veiller, c’est surtout aimer, de tout son cœur de toutes ses forces, c’est ne jamais s’endormir.
Le temps de l’Avent est un temps particulier de cadeaux, des cadeaux de toutes les sortes. Par ces temps de pandémie, quel cadeau pourrions-nous bien offrir ? On ne peut pas visiter les malades, on ne peut plus se donner la main, on ne peut plus sourire, car le masque le cache, pourquoi ne pas offrir, une prière à faire en pensant à celui à qui on la destine ? Jésus dit à ses disciples au jardin des Oliviers de veillez et de prier. Alors qu’attendons-nous ? Nous parlons de trop de la pandémie, mais où est donc passée notre prière ? Oui, veillez pour ne pas entrer en tentation.
Oui, si nous ne veillons pas, notre cœur sera détourné de l’essentiel qui est d’aimer, et à ce compte, ne devrait-il pas faire Avent toute l’année et toute notre vie ?