Méditation pour le 32ème dimanche ordinaire A
« Une rencontre à ne pas manquer… »
Qui entrera bien dans cette salle du banquet, à laquelle nous sommes déjà tous invités ? Qui de nous pénètrera dans la salle pour s’asseoir à la table du Seigneur et partager avec Lui le repas ? Est-ce que nous serons du nombre ? Est-ce nous entendrons arriver l’Epoux ? Combien sont-ils dans le Royaume ? Beaucoup ou simplement quelques-uns ? Voilà quelques questions, que fort logiquement on peut se poser, que nous nous posons peut-être : « Il y aura beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ! »
En entendant cet Evangile, on aura bien le réflexe de se dire : « Pourvu que je ne dorme pas, lorsque le Seigneur viendra me prendre ! » Ceux qui se font cette remarque, sont ceux qui ont peur ou qui n’aiment pas assez. Une maman qui attend son fils lorsqu’il est sorti, peut somnoler mais ne dormira pas pour l’entendre rentrer. Les personnes âgées, lorsque tombe la nuit, ces longues nuits où seules dans la maison, depuis la mort du conjoint, depuis que les enfants sont partis vivre leur vie ailleurs, ces personnes comblent leur solitude en veillant et en priant… Madeleine une dame que je visitais avait aussi besoin de combler sa solitude, devant sa télé en tricotant, en faisant du crochet, et en faisant chaque soir ses prières, selon un rituel bien établit. Certainement qu’il lui arrivait de somnoler, de rester plutôt debout que de se coucher. Les dix vierges, elles aussi se sont assoupis, elles avaient leurs lampes qui brillaient dans la nuit, mais toutes n’avaient pas la même quantité d’huile pour alimenter la lampe, c’est ce qui les distingue.
« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » L'évangile nous rappelle que le Christ reviendra et qu'il s'attend que nous soyons préparés pour l'accueillir. Ce retour du Christ, nous le proclamons après la consécration du pain et du vin à la messe : « Christ est venu... Christ reviendra... Nous attendons sa venue dans la gloire. » Mais le Seigneur ne nous a pas dit le moment de son retour. Dès lors, il est vital pour nous de nous préparer à bien le recevoir quand il viendra, de « veiller », comme dit l'évangile.
Ainsi, la parabole nous place en présence de dix jeunes filles invitées à des noces. Elles sont invitées à la fête et pour y participer en attendant que l’époux arrive, elles ont apporté des lampes pour s'éclairer sans doute, mais aussi pour l’accueillir dans la lumière. Comme l'époux tarde à arriver, elles se sont toutes assoupies. Au milieu de la nuit, l'époux s'annonce. Les cinq premières, prévoyantes, ont apporté de l'huile en réserve tandis que les cinq dernières n'en ont plus. On sait la suite. On dit des premières qu'elles ont été « sages » et que les dernières ont été « folles ». Tout tient dans la préparation à la rencontre de l'époux, il s’agit d’être prêt lorsqu’il arrivera à l’improviste !
Nous aussi, nous sommes dans l'attente du Seigneur. Et nous nous assoupissons aussi, nous nous endormons et surtout nous oublions parfois de garder notre lampe allumée. Et qu'est-ce qui nous empêche en fait de tenir notre lampe allumée ? Une vie qui va vite, qui file où l’on ne se rend compte de rien, une vie au cours de laquelle on oublie que la prière est l’huile de nos petites lampes, la prière qui garde son cœur éveillé. Mais l’huile est aussi l’amour pour réchauffer les autres.
Alors, il s’agit pour nous aussi d’être prêts ! Prêts à aimer, prêts à courir vers le Seigneur, et surtout d’entendre : « Viens entre dans la joie de ton Maître ! » Oui, il arrivera ce moment particulier où nous serons invités à entrer dans ce Royaume de Lumière, munis de notre lampe, aussi soyons dans l’espérance, préparons déjà l’huile de nos lampes, ne laissons pas éteindre en nous cette Foi en Dieu. Seigneur aide-nous à être sur nos gardes, pour goûter l’amour des retrouvailles. Oui, Dieu nous laisse cette belle Béatitude : réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse, la lampe de notre foi, notre amour nous auront permis d’entrer dans le Royaume.
Amen