Méditation pour le 31ème dimanche ordinaire A
La TOUSSAINT
« N’ayons pas peur d’être heureux !... »
Dieu n’est pas jaloux de notre bonheur, bien au contraire, il ne désire que notre bonheur. Mais lorsque je regarde le soir les informations, je me dis devant le déferlement d’images de souffrance, de cris des personnes qui n’ont plus rien, du sang qui coule, de bagarres, d’émeutes, de manifestations, comment être heureux lorsqu’on souffre ou que l’on voit souffrir et mourir ?
Qu’est-ce qui peut empêcher d’être heureux ? Dieu n’y est pour rien lorsqu’on me dit « Nous ne sommes vraiment pas heureux ! » c’est une fausse idée que nous nous faisons de ce Dieu que nous appelons « Père, Dieu d’Amour ! » Il faut corriger l’image que nous nous faisons du bonheur ou de la réaction de Dieu par rapport à notre propre bonheur. Non Dieu ne nous envoie pas la maladie, il ne nous envoie pas les catastrophes, ni provoque la guerre. Dieu je crois, souffre avec nous, il a tellement misé sur l’homme, il a mis toutes les richesses à sa disposition pour que nous vivions le bonheur, heureux sur terre. Les catastrophes par exemple, qui s’abattent sur nous, n’y sommes-nous pas étrangement responsables ? Pollution, rejets toxiques…
Le bonheur, pourtant n’est pas loin. St Paul nous dit : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ! » Il suffit de demander aux médecins, à toutes ces infirmières, à tous ces bénévoles qui visitent les malades, et qui ne comptent pas les heures, surtout en ces temps de pandémie car la vie est en jeu. Elisabeth qui travaille auprès des personnes atteints du Covid 19, n’hésite pas à rester plus longtemps car telle ou telle personne a besoin d’elle. Si vous voulez être heureux, cherchez à qui vous pouvez donner un peu de bonheur, de qui vous pouvez alléger un peu la souffrance, comme Elisabeth le fait, même si une famille l’attend.
Mais hélas le « vrai bonheur » perd de son sens, car trop souvent on confond plaisir avec bonheur, mais ce n’est vraiment pas la même chose. La recherche du plaisir, n’est pas le chemin du bonheur. Il y a tellement de maisons riches et grandes, qui possèdent tout le confort mais où ne n’y vit par vraiment heureux, on n’y vit qu’un certain plaisir éphémère. Le bonheur est un chemin que Dieu nous propose, et dans la Bible ce chemin s’appelle les dix Commandements, mais dont le premier doit être celui de l’Amour : « Tu aimeras ton le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… » Et celui que le Christ nous a laissé : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ! » Les Commandements de Dieu, ne sont pas des commandements, mais en quelque sorte des projecteurs pour montrer la route à suivre et être heureux. Et ce qui éclaire aussi notre chemin, ce sont les Béatitudes que nous venons d’entendre. Ainsi, saint Jean-Paul II disait aux jeunes : « Les Béatitudes sont les panneaux signalétiques sur le chemin du vrai bonheur. »
On devrait traduire les fameuses Béatitudes par : « Bravo, vous êtes sur le chemin de Jésus, vous avez pris le bon départ, vous êtes sur le chemin du bonheur allez-y… Mais, il y a un mais qui nous rappelle : Si l’argent n’est pas le seul but de votre vie, si vous cherchez à faire la justice, si vous vous battez pour ceux qui n’ont pas de travail, si vous combattez l’injustice même au risque de vous faire rejeter, si vous travaillez à la paix, à la construire avec vos pauvres moyens, vous aurez trouvé le bonheur, un bonheur qui fait vivre. Jésus ne nous demande pas de renverser des montagnes, mais il nous invite pour être heureux à le faire simplement et tous ensemble.
Il n’y a pas de honte à être heureux aujourd’hui, au contraire un chrétien doit être heureux et doit transmettre son bonheur. Regardons tous ces simples gens qui vivent heureux, avec souvent si peu. Mère Térésa n’était heureuse que de savoir les pauvres sortis de la rue, mais elle souffrait de savoir qu’il y en avait encore d’autres qui attendaient d’être heureux de trouver un toit à Calcutta. Heureux ne rime pas avec voyages, belle voiture, belle maison, mais avec un cœur comblé qui a donné à l’autre un peu de bonheur. Etre heureux, chacun a le droit de l’être, ceux qui prétendent qu’ils ne le sont pas, n’ont pas encore fait l’essentiel pour le devenir, c’est-à-dire qu’il faut savoir donner, donner de soi, encore et encore. Dieu est toujours à nos côtés et il ne sera vraiment heureux que lorsque nous le serons nous-mêmes.
Amen