Méditation pour le 30ème dimanche ordinaire A
« Quel est le grand Commandement ? »
Aline, une petite fille se prépare à la première Communion. Elle a un peu d’avance sur ses autres amies qui se préparent aussi. Elle connaît les dix Commandements. En faisant sa prière du soir, elle lit chaque fois dans son petit livre de prières une phrase évangélique et elle lisait celle que Jésus cite au docteur de la loi qui vient le voir : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » Alors son papy lui dit pour qu’elle comprenne bien ce qu’elle venait de lire : « Ce commandement c’est le plus grand, mais il y en a un autre qui lui ressemble Qui dit que tu dois aimer ton prochain comme toi-même ! »
Oui, nous sommes dans le plan d’amour de Dieu. L'amour de Dieu, dans la religion juive, était et demeure le grand commandement. C'était la base de toute la religion. Tout être profondément religieux chez les juifs se rappelait chaque jour qu'il devait aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force. Il fallait attacher ce commandement à son bras, le fixer à son front, l'inscrire aux montants des portes et à l'entrée des villes. Imaginez que l’on inscrive cela à l’entrée de la ville de Sarralbe, on irait crier au scandale. L'amour de Dieu était la grande loi d'Israël. Le commandement d'aimer son prochain comme soi-même était aussi une loi ancienne très connue. Dans la tradition juive, l'amour du prochain est un hommage à la générosité de Dieu à qui nous devons tout. Comme Dieu a été bon envers nous, ainsi nous devons nous aimer les uns les autres et donner généreusement à notre tour. C’est aussi simple que ça, mais si difficile à appliquer.
Jésus réunit les deux commandements qui étaient autrefois séparés et qui se trouvent maintenant réunis pour former ensemble le premier et le plus grand de tous les commandements. La question que le docteur de la Loi pose à Jésus, je l’ai prise ce matin à mon compte, mais je crois qu’elle s’adresse aussi à vous tous : « Pour moi, pour vous, quel est le plus grand commandement que vous appliquez dans votre vie ? » Autrement dit : « Qu’est-ce qui est le plus important pour moi, pour vous, dans notre vie ? »
Mais comment comprendre le verbe aimer ? Il faut comprendre le mot aimer comme ce qui se passe dans un couple. L'amour du couple se construit chaque jour à partir de ces petits cadeaux que l'on offre à l'autre, que l'on reçoit de l'autre : un sourire, un service, un soutien, un échange C'est un amour qui pardonne les petites imperfections de la vie, comme les mots de trop, les gestes déplacés, les oublis… L’amour, c’est un échange de regards, la joie d'être ensemble, les heures passées au chevet de l'enfant malade, le plat qui réchauffe autant le cœur que le palais, tout ça donne la vraie valeur de la vie, donne notre vraie valeur.
Et pour nous qu’est-ce qui est important ? Et si au crépuscule de notre vie, nous nous demandions ce qui a été important pour nous ? Une chose est sûre, Dieu ne nous demandera pas si nous avons réussi à bâtir une belle maison, si nous avions de beaux meubles, mais si nous avons aimé notre prochain. « Venez les bénis de mon Père, j’avais soif et faim et vous m’avez donné à boire et à manger j’étais nu et vous m’avez habillé… » Oui, l’Evangile est rempli d’exemples qui indiquent le chemin d’amour à emprunter.
Et puis, il y a ceux qui ont suivi le chemin de l’amour, et lorsqu’on leur demande comment a été leur vie, ils vous disent : Une vie merveilleuse, rempli d’amour. Oui, si tous les saints ont pris exemple sur les faits et gestes de Jésus, c’est qu’ils y ont découvert l’amour. St Augustin disait « Aime et fais ce que tu veux. » Cela veut dire, que lorsqu’on aime, tout ce que l’on entreprend est juste et va dans la droite lignée de l’Evangile. L’abbé Pierre, Mère Térésa, sœur Emmanuelle, ont compris l’Evangile, ils ont été sur la même longueur d’onde que Jésus : il suffit d’Aimer ! Ces trois figures, ces trois saints, et beaucoup d’autres ont compris qu’il ne suffisait pas d’aimer Dieu, mais d’aimer aussi son prochain. Par contre Jésus nous dit : « Celui qui prétend aimer Dieu et qui n’aime pas son prochain est un menteur ! »
Alors, qu’est-ce qui est le plus important pour vous ? Je crois qu’aimer à la manière de Jésus, c’est le rejoindre pour vivre de grandes joies, ce n’est pas comme certains pourraient le croire faire abstraction des souffrances, mais aimer c’est adoucir ses souffrances, car Jésus les porte avec nous.
Amen