Méditation pour le 28ème dimanche ordinaire A 

  

« Où sont donc mes priorités ? »

 

Voilà une question qui est bon de se poser, par les temps mouvementés que l’on connaît.  

Oui, cet Evangile me pose question, quelles sont mes priorités dans la vie, où est-ce que j’en suis dans ma vie de chrétien baptisé ?

 

Jésus nous raconte ce matin une nouvelle parabole pour nous faire découvrir le choix de dire oui ou non à son invitation. Nous avons bien du mal à croire, que certains ont carrément refusé l’invitation de ce roi, pour les noces de sont Fils. On ne peut même pas dire que ce roi n’y a pas mis le paquet, puisque pour le banquet, il a invité des tas de gens, certainement des gens bien qui avaient pignon sur rue. Comme le veut le protocole, le roi a envoyé ses serviteurs remettre en main propre l’invitation. Mais quelle déception de la part de ce roi, puisque les invités ont tous une excuse différente pour ne pas venir, pour ne pas honorer l’invitation. L’un doit aller à son champ, l’autre doit ouvrir son commerce, d’autres ont même maltraité ou tué les serviteurs, et les autres n’ont peut-être pas osés ouvrir leur porte. Oui, ces gens ont tant d’occupations apparemment urgentes qu’ils n’ont même pas le temps de penser au banquet, ou n’en ont certainement pas envie, puisqu’ils avaient certainement autre chose à faire.

  

Mais qu’ont donc en communs ces différents personnages. Ils ont tous quelque chose d'urgent à faire, quelque chose qui ne peut pas attendre, ils ont tous une excuse qu’ils jugent valable. Nous aurions bien d’autres excuses, comme : « mon planning est plein, je reçois de la visite, justement ce jour-là c’est mon jour de repos, pas le temps, je vais voir le dernier film à succès au cinéma… Ou pire, si un tel vient, je ne viendrai pas… » Mais Jésus par sa parabole veut nous dire que l’important c’est d’entrer dans le Royaume et de se mettre assis avec lui à la table du banquet final. Il dit bien « Tous sont appelés, mais peu nombreux sont les élus. » Le banquet représente donc la chose importante dans la vie, la seule chose importante. L'erreur commise par les invités est donc claire ; elle consiste à négliger l'important au profit de l'urgent, l'essentiel au profit du bien-être ! Oui, dans notre monde où l’on parle de stress, où tout va tellement vite, il s’agit de ne pas se tromper mais de se mettre assis pour se demander : « Mais qu’est-ce qui est vraiment important pour moi pour ma vie et pour la vie de ma famille ? 

 

A la préparation au baptême, il y a une question que nous posons toujours à ces jeunes couples qui viennent demander le baptême pour leur enfant : « Qu’est ce qui est important pour votre enfant ? » Il y a en premier l’amour des parents, puis la foi, l’éducation religieuse… Il ne s’agit pas de négliger l'important au profit de l'urgent. N’est-il pas important de faire connaître Jésus à l’enfant, n’est-il pas important de prier avec lui, de l’emmener à la messe ? Mais au cours de l’éducation donnée, il y a toujours quelque chose de plus urgent à faire. C'est dimanche et il est l'heure d'aller à la messe, alors on entend dire, « pour une fois qu’on peut rester couché. » Alors la messe peut attendre… 

 

Pour un couple, il est certainement aussi très important de donner du temps à la famille, de passer du temps avec ses enfants, de parler avec les grands, de jouer avec les petits. Mais pris par les choses jugées « urgentes » comme terminer un travail, faire des heures supplémentaires, on finit par renter tard et trop fatiguées à la maison et on n’a plus le temps de se donner à ses enfants. Mais un enfant comprend-t-il que ses parents soient fatigués ?

 

Mais il y a tant de choses importantes à faire, comme visiter des personnes âgées, de prendre soin de malades, rendre des services. Bien sûr, le monde ne s’écroulera pas, si ces personnes ne reçoivent pas de visite, on ne s’en rendra même pas compte. 

 

On passe sa vie à courir après les mille petites choses à faire et l'on ne trouve jamais le temps pour les choses qui changent vraiment les relations humaines et peuvent apporter la vraie joie dans la vie. Ainsi, nous voyons comment l'Evangile, indirectement, est aussi une école de vie ; il nous enseigne à établir des priorités, à tendre à l'essentiel. En un mot, à ne pas perdre de vue l'important en se concentrant sur l'urgent, comme il est arrivé aux invités de notre parabole.

Amen