Méditation pour le 25ème dimanche ordinaire A
« Et toi trouves-tu ce maitre injuste ? »
« Car le Royaume des Cieux est semblable à un maître de maison... » Et voilà que Jésus, nous rapporte une nouvelle comparaison du Royaume de Dieu... Elle m'a toujours fait bondir, dans le sens où je la trouvais totalement injuste, où je me disais : comment peut-il être aussi injuste envers quelqu'un qui se défonce au travail. C'est comme si mes heures supplémentaires n'avaient servi à rien, que je me sois dépensé pour rien par rapport à celui qui a été embauché qui n'a fait qu'une heure et qui a reçu le même salaire.
Drôle de Royaume, drôles de lois qui y sont appliquées. Jésus ne connait donc rien des lois des droits du personnel, du salarié ? Mais à bien réfléchir ces textes de lois, qui disent entre autres que tout travail mérite un salaire à sa juste valeur, je me dis que finalement ce sont des hommes qui les ont élaborés, et qu'en aucune façon, ces lois pourraient être celles de Dieu. Le Code du Travail de Dieu. La façon de voir, de juger, d'aimer n'est pas celle des hommes mais celle d'un Dieu Père...
Dieu regarde, observe, prend soin des plus faibles, guérit les handicapés, s'occupe des rejetés, de ceux que tous ignorent, des laissés pour compte. Lorsqu'il a préparé la salle pour le banquet, il envoie des invitations, mais chacun a une autre excuse pour ne pas venir, c'est là qu'Il se fâche et envoie ses serviteurs sur les places inviter, des boiteux, des marginaux, des pauvres prendre place à la table de son banquet. Faut-il être marginal, boiteux, pauvres pour entre dans le Royaume ? Ou peut-être simplement faire la volonté de Dieu ?
Et voilà que Jésus nous raconte, l’histoire d’un maitre de maison qui avait une vigne et lorsque le temps de la récolte est arrivé, se met à embaucher des ouvriers. Et voilà que commence une histoire plus que contemporaine qui met en scène, un patron et des ouvriers…Le premier constat que l’on peut faire, c’est qu’il ne regarde pas s’il est blanc, quelle religion il pratique, s’il a un bon curriculum vitae, s’il est sérieux, ce qui le motive pour travailler, il ne fait pas de discrimination. Ça n’existe pas… Ce qui me plait, c’est que chacun des ouvriers, accepte le travail qui lui est proposé. Le salaire leur semble correct.
Ce patron qui embauche est vite connu par le bouche à oreille. « Allons-y, ce patron ne demande pas de diplôme à fournir et il paye bien… » Il y a certainement encore de ces patrons-là, mais ne sommes-nous pas trop exigeants, sur la paye, les congés, les avantages, primes de pénibilité, de salissure, de chaleur, primes en tous genres … ?
Ce patron en plus est aux aguets, dès qu’il voit quelqu’un sans travail, il va à sa rencontre lui proposer du travail… Et toujours avec un salaire juste. « Je te donnerai ce qui est juste. » Et au soir de la paye, le dernier reçoit ce qui est juste. On peut être choqué que le dernier reçoive autant que celui qui trimé toute la journée. Mais l’accord conclue avec le patron est appliqué. Mais quel est donc ce maître qui donne au premier autant qu’au denier venu qui n’a fait qu’une heure ? Quelle injustice, ce qui l’attend, c’est la grève, une manifestation de la part des syndicats. Mais personne n’est là pour les défendre. Dans tous les cas, ce qui est juste aux yeux de Dieu, n’est pas forcément juste aux yeux des hommes.
Alors pour bien comprendre cette parabole, il s’agit d’ouvrir son cœur. Comme à chaque fois, la logique de Dieu n’est pas celle des Hommes, mais elle se révèle juste. Pour Dieu, ce ne sont pas les années de travail qui font de chacun de nous un bon ouvrier, mais l’amour que l’on aura mis pour faire ce travail, comme une mission confiée. Dieu tient toujours parole… Dieu récompense selon l’amour qu’on aura mis à l’ouvrage. Alors qu’attendons-nous ? La prière des disciples missionnaires dit ceci : « quel que soit mon âge, je veux rejoindre ceux qui ont déjà accepté d’être missionnaire de l’Evangile et quel que soit l’état du terrain à ensemencer, je veux offrir mes mains et mon cœur… » Il y a du travail dans la vigne du Seigneur et seul Dieu nous donnera notre salaire. Une religieuse disait : « n’attendons pas une récompense sur cette terre, mais dans l’au-delà ! »