Méditation pour le 21ème dimanche ordinaire A
« Franchement pour toi qui suis-je ? »
Depuis le meurtre de Jean-Baptiste, Jésus a quitté la Galilée, évitant ainsi les foules qui voulaient s’’approcher de lui et se met un peu à l’écart et se consacre un peu plus à ses disciples à qui il va dévoiler le mystère de sa Passion. Il va leur faire découvrir, un Messie humilié, souffrant…
Il va leur demander : « Le Fils de l’homme, qui est-il d’après ce que disent les hommes ? » Mais en fait la question qu’il leur pose, n’en connaît-il pas la réponse ? Il sait ce qu’on pense de lui… Les réponses semblent confuses, « Il est Jean Baptiste ressuscité, ou Elie dont on attend le retour ou Jérémie l’un des grands prophètes. » Mais personne n’ose lui dire ce que les chefs des prêtres pensent et disent de lui : « qu’il est un ivrogne, un glouton, qu’il fréquente les prostituées, qu’il mange avec les pécheurs, qu’il est un possédé… » Personne n’ose lui dire tout ça… C’est alors qu’il leur demande et « pour vous, que dite-vous, qui suis-je ? »
Pierre qui est déjà un peu un leader, prend la parole et affirme : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu Vivant… » Pierre avait-il compris les paroles qu’il avait dites ? Dans tous les cas, l’Esprit Saint était à l’œuvre. N’est-ce pas une graine semée dans le cœur des Apôtres ? Une graine qui va grandir et qu’ils comprennent qui est vraiment Celui avec qui ils vivent une grande aventure de Foi. Donc la question que pose Jésus est une question personnelle et non d’ordre générale. « Franchement pour toi qui suis-je ? Qu’est-ce que je suis pour toi ? » Un couple sur le point de se séparer, est allé voir un prêtre pour parler de leur problème. Le prêtre leur demanda à la manière de Jésus : « Pour toi qui est ton mari, pour toi qui est vraiment ta femme ? » Et chacun se mit à parler, à débiter des choses qui n’allaient pas, comme des choses bonnes et communes. Et le prêtre a trouvé, qu’ils ne communiquaient pas beaucoup, qu’ils ne s’aimaient pas beaucoup, qu’il n’y avait pas de vrai amour. Avez-vous compris ? Il faut aimer et s’aimer pour comprendre l’autre, pour dire qui il est pour toi.
Alors comment dire qui est Jésus pour moi ? Si je ne prie pas, si je ne vais pas à l’église, si je ne fais pas du bien à mon prochain, si je ne lis pas la Parole de Dieu, puis-je dire qui est Dieu ? Je pourrais dire ce que j’ai appris au catéchisme, mais pas qui il est vraiment. En 1998, le Pape Jean-Paul II avait déclaré l’année du Fils de Dieu. Il nous était demandé de dire qui était Jésus pour nous : Il y a cette dame, qui dit : « Il est Celui en qui j’ai mis ma confiance, je l’aime car il m’aime, il fait tout pour moi, il ne me laisse pas, il est toujours avec moi, j’ai foi en Lui… » Elle avait compris que si on met la foi en quelqu’un, c’est qu’on l’aime. Comme un couple pour sa femme ou son mari. Je connais ma femme, je connais mon mari, car on se dit tout, on partage tout.
Dietrich Bonhoeffer un grand théologien et pasteur protestant très connu, qui a été pendu par les Nazis pour ces idées religieuses et pour sa défense des Juifs, posait à ses paroissiens de Berlin la question suivante : « Si aujourd’hui on vous accusait d’être chrétien, est-ce qu’on trouverait suffisamment de preuves pour vous condamner ? » Il voulait souligner par là, qu’est-ce qui montre aujourd’hui, sans en faire de prosélytisme que nous sommes chrétiens ? Les premiers chrétiens, étaient aussi pourchassés, martyrisés, tués car ils se réunissaient, priaient ensemble et avaient foi en Dieu, en Jésus ressuscité. Oui, l’Évangile est contraignant, car il nous demande de respecter Dieu, de l’aimer de tout notre cœur et d’aimer notre prochain comme soi-même. Oui on nous reconnaîtra comme frère de Jésus, si nous marchons dans ses traces, si comme lui et à sa suite nous donnerons notre vie pour les autres.
Oui, Dieu à la fin des temps, ne nous demandera pas, qu’elle religion nous avions, mais si nous avons témoigné de l’amour… « Ce ne sont pas ceux et celles qui disent : Seigneur, Seigneur qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux et celles qui font la volonté de mon Père. » De toute façon, c’est l’amour qui me fait reconnaître, comme cet handicapé moteur, aveugle et sourde qui reconnaissait sa maman, qu’à travers ses gestes d’amour. « Et vous, comment reconnaissez-vous Dieu ? Dites franchement, qui est Jésus pour vous ? » Quelle sera ma réponse ? Une réponse pleine d’ardeur ou simplement sera-t-elle laconique ? Mais elle dira quel chrétien je suis vraiment !
Amen