Méditation pour le 20ème dimanche ordinaire A
« Dieu entend chacun de nos cris… »
A travers ce texte, je voudrais vous faire découvrir un Dieu d’amour qui est soucieux de chacun de nous, quelle que soient son origine ethnique, cultuelle, sa façon de penser ou de sa façon de faire, car ce qui est important à ses yeux, c’est l’amour qu’Il nous voue sans égal, car nous sommes tous ses enfants, Il nous aime d’un même amour. Et puis, cette maman, une Cananéenne, qui vient implorer Jésus pour qu’Il sauve sa fille, car à travers ce texte, on découvre une maman qui a une foi à « faire transporter des montagnes. »
Ainsi Matthieu nous rapporte une anecdote qui l’a certainement frappée pour qu’il nous la raconte avec bien des détails. D’un côté une Cananéenne, de l’autre côté les disciples et au milieu Jésus. Nous retrouvons donc Jésus qui se dirige accompagné de ses disciples vers la région de Tyr, un territoire habité par les païens, et non par les juifs. Là, vient à sa rencontre une femme, qui se met à crier : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David. Ma fille est tourmentée par un démon. » Quel courage, quelle détermination…
Tout d’abord comment réagirions-nous devant de tels cris ? Insensible, sourde-oreille, la traiterions-nous de sans-gêne ? La prendrions-nous pour une folle ou serions-nous compatissant à comprendre ce qui arrive ? Matthieu nous dit que Jésus ne répondit pas un mot, comme s’il n’avait pas entendu. Bizarre, les disciples ont pourtant entendu et viennent le supplier de la renvoyer chez elle. « Elle nous poursuit de ses cris… » Pour les disciples, ce ne sont que des cris, mais pour Dieu ? Ne serait-ce pas une prière ? La plus belle des prières ? Prière simple, courte mais qui touche le cœur de Dieu ? Je crois bien que nos mamans avec la foi qui les habite, font cette prière lorsque tout semble compromis. L’aveugle Bartimée à la sortie de la ville de Jéricho, crie aussi vers Jésus, en scandant plusieurs fois « Jésus Fils de David aie pitié de moi… » Il y a aussi les deux aveugles qui suivaient Jésus en criant « Aie pitié de nous Fils de David ! » Jésus leur demande : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » « Oui ! » Un cri qui vérifie leur foi. Jésus veut être sûr de notre foi, car en insistant notre foi se concrétise en ce Dieu qui n’est pas sourd, mais qui entend le cri des affamés comme on le dit dans un psaume. Pour Dieu, il n’y a pas de frontières, il n’y a pas « quelqu’un de chez nous ou un étranger » pour Dieu chacun est important.
Et puis il y a cette maman, une Cananéenne qui se déplace et se dépasse, car sa fille est tourmentée par un démon. Cette Cananéenne n'a pas trouvé dans son entourage quelqu'un qui puisse guérir sa fille, elle ose alors un grand déplacement, un dépassement. Malgré les frontières, les murs de séparations entre traditions, pays, la femme marche vers Jésus. Pour elle, l'amour passe avant tout ; peu importe les règles, les lois, les frontières... Et c’est là que je retrouve, chacune de nos mamans Elles ne se sont pas jetées aux pieds de Jésus, mais leurs cris ont été semblables à celui de cette Cananéenne « Donne-moi la force d’offrir un avenir à ceux que j’aime, pour mes enfants… » Bien des malades nous disent que Dieu ne les a pas entendus : « Il faut insister, Dieu n’est pas sourd, mais que notre foi n’est pas assez grande. » La Cananéenne, comme toute mamans, n’ont pas lâché prise…
Aussi quels enseignements retenir de cette histoire évangélique ? En premier, la confiance, cette femme a fait confiance à Dieu, car je crois que Dieu écoute toutes nos prières, toutes nos supplications, il les entend. Il a aussi entendu les supplications de votre maman. Combien de personnes vont à Lourdes remercier Marie, car Dieu a exaucé leur supplication ? Tous ces Ex-voto dans les grottes, dans les chapelles nous disent qu’à force de faire confiance à Dieu, de mettre leur foi en Dieu, ils ont été exaucés. Souvent, si Dieu ne répond pas de suite, c’est qu’il n’a pas encore trouvé de solution à notre demande. Mais lorsqu’il a trouvé, c’est peut-être un chirurgien qui arrive et qui propose une opération, quelqu’un qui propose une aide, un nouveau médicament, quelqu’un qui est venue vous écouter, vous soulager. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut avoir la foi, la foi en l’amour de Dieu.
Alors jusqu’ou va notre foi ? Jusqu’où va notre confiance en Dieu ? Je suis sûr qu’il dira à la maman : « Ce que tu as fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait ! » Nous ne saurons jamais tout ce que peut faire une femme pour ses proches et pour d’autres dans leur vie, mais ce qu’elle aura fait, elle l’aura fait avec courage et amour.
Amen