Méditation pour le 15ème dimanche ordinaire A
« Un Dieu qui sort… »
C’est l’histoire d’un homme qui raconte des histoires. Mais pas n’importe lesquelles : des récits appelés paraboles, qui sont courts et très imagés, et surtout inspirés de la vie quotidienne. Jésus, les manie avec une grande pédagogie, ces paraboles souvent imitées, mais jamais égalées. Ce sont des paraboles à la hauteur et la compréhension de tous, même un petit enfant arrive à les comprendre. Dans les Evangiles, on en retrouve une quarantaine de ces histoires, reprises pour nous faire comprendre la vie. Ces paraboles depuis deux mille ans ont servi aux catéchistes pour leur catéchèse, aux prêtres dans leurs homélies, et à tous ceux qui veulent parler de Dieu. Aujourd’hui St Matthieu nous rapporte la parabole du semeur.
Et l'histoire de Jésus commence par : « Voici que le semeur est sorti pour semer… » On retrouve Jésus dans une barque car il y a une foule nombreuse sur le rivage, il est dans la barque comme le prêtre dans la chaire à l’église et il leur parle, il parle comme s’il était entrain d’ensemencer une terre en friche. Le mot parabole vient du Grec, d’un verbe qui signifie : « jeter en avant » ou « à côté ».
Jésus aime parler aux tout-petits, car ne dit-il pas « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits… » Je me rappelle, que j’aimais aller chez ma Oma, car elle me racontait toujours de petites histoires, qui me captivaient l’attention, et que je retenais facilement et que j'aimais répéter aux copains...
Jésus, lui commence très souvent son histoire en disant : « A quoi vais-je comparer le Royaume de Dieu ? Il est semblable à … un grain de sénevé ou à un filet plein à craquer ou un trésor caché dans un champ ou encore à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux. Ses paraboles sont la vie...
La parabole du semeur, nous présente un semeur qui n'est pas très adroit de ses mains, puisqu'il sème n'importe où, bonne terre, terre moins bonne, terre de caillouteuse. Mais ce semeur n'est autre que Dieu lui-même qui sort et qui va semer chez les hommes. Un Dieu qui sort, qui va à la rencontre des hommes et qui a choisi d’ensemencer la terre et cette semence c’est simplement la parole de Dieu. Il n’hésite pas à semer large, pas seulement pour les chrétiens d'aujourd'hui, mais surtout pour celles et ceux qui n’ont pas encore entendu sa Parole. Dieu qui s'est fait homme, qui est sorti, cherche à rejoindre tous les hommes, sur tous les terrains, de la guerre, de la maladie, du chômage, du deuil… Il rejoint même les exclus, ceux qui ont quitté l’Eglise, qui ne veulent plus rien savoir de l'institution. Pourtant les paroles qu’il va semer sont celles de la Vie Eternelle.
L'évangile nous parle de quatre terrains différents, le bord du chemin, le sol pierreux, le sol envahi par les mauvaises herbes et enfin la bonne terre. Ces terrains bons ou mauvais, c'est chacun de nous. D'un côté, nous avons l'homme au cœur dur, qui refuse la Parole de Dieu car elle ne l'intéresse pas. Le deuxième terrain c'est celui qui manque de profondeur. Il a accueilli la Parole avec joie, mais cela ne dure pas, il est vite happé par autre chose. Le troisième terrain c'est celui qui est envahi par les mauvaises herbes, comme le jardin qui n'est plus entretenu. C'est quand nous nous laissons envahir par les plaisirs, les soucis de la vie. Tout ce qui nous semons nous détournent de Dieu.
Puis nous avons la bonne terre. Le grain peut y prendre racine et se développer. Cette terre c'est nous si nous ouvrons notre cœur à la Parole de Dieu. Elle nous nourrit chaque jour c’est le petit billet « Rencontre ». Sur un terrain favorable, elle ne peut que produire du fruit. Ces fruits, nous rendent heureux. Ils sont nombreux ceux et celles qui peuvent dire : « J’ai découvert Dieu, il a changé ma vie » c’est la cas de Gladys qui s’est fait baptiser à 27 ans, elle a rencontré Dieu qui a semé dans son cœur tout neuf.
A la suite du Christ, nous sommes envoyés pour être des semeurs de la bonne nouvelle et pour proposer l’Évangile aux gens que nous rencontrons. Nous avons tendance à nous lamenter sur les églises vides, sur le peu de monde qui vient au chapelet, alors que le dimanche matin nos rues sont pleines pour accueillir les brocantes, les marchés aux puces. Pour être ironique, je dirais, c'est là qu'il y a la grande messe. Être missionnaire c'est aller sur tous les terrains, vers les croyants mais aussi les non croyants, vers ceux qui ont du mal à croire. A sa suite et avec lui, nous sommes envoyés pour semer à profusion. Il ne s'agit pas de faire croire mais de dire et de témoigner de la foi qui est en nous. Même si nous n'en voyons pas les résultats, rien ne peut empêcher la Parole de Dieu de produire du fruit. C’est Dieu qui cueillera un jour les fruits produits par la semence de l'amour.
Amen.