Méditation pour le 4ème Dimanche de PÂQUES
« C'est Lui, le bon Berger...»
Au-dessus de notre lit d’enfance, mes parents avaient accroché ce beau cadre de Jésus assis sur un rocher, veillant sur un troupeau de petites brebis. Elles broutaient toutes paisibles de l’herbe bien verte. L’image de ce bon berger, est incrustée à tout jamais dans mon cœur, car elle me rappelle ma jeunesse, mais aussi une paix qui nous habitait et surtout un Dieu qui veillait aussi sur nous… Comme sur ces petites brebis bien fragiles.
Dans chaque chambre, il y avait un autre tableau, aussi vous me direz, « c’était d’un autre temps ! » Peut-être un autre temps, mais nos vies en n’ont été imprégnées. Le Bon Berger, ne nous était pas inconnu, nos parents nous ont donné l’instruction religieuse qu’il fallait, ils nous ont fait découvrir que Dieu était toujours avec nous, qu’il veillait sur nous, qu’il nous aimait comme cette brebis égarée, qu’il était allée chercher laissant quatre-vingt-dix-neuf autres à la proie des loups, seules dans la montagne pour aller la chercher et la sortir du trou dans lequel elle était peut-être tombée ou pour lui montrer le chemin du retour vers la bergerie ou la retrouver, lui parler et la serrer sur son cœur, car peut-être qu’elle fuguait en mal d’affection. Ce ne sont pas des images anciennes, elles sont plus que d’actualité, surtout lorsqu’on regarde aujourd’hui les enfants, qui s’identifient au premier chanteur venu ou à ce joueur de tennis, ou de football, qui se laissent attirer par de beaux parleurs ou suivent des amis dans la drogue ou le jeu d’argent. Il y a aussi cette autre image que j’ai mis dans mon bureau, qui me parle à mon cœur, « le retour du fils prodigue » de Rembrandt, par cette belle parabole que nous devons à St Luc l’évangéliste, qui nous dépeint le fils prodigue, ce fils en qui je me reconnais si souvent, pour être parti aussi, pour avoir dilapidé, avoir ignoré, et pour être revenu, regrettant les mauvais choix que j’avais fait et en recevant la grâce du sacrement du pardon.
Ce bon Berger, comme le Père dans la parabole du fils prodigue, nous ont montré l’amour de Dieu. Oui, j’ai appris à connaître Dieu avec la catéchiste d’école et de quartier, mais surtout par mes parents, qui ont toujours mis leur confiance en Lui, par leur pratique, la prière à table, la prière avant de s’endormir. C’est l’amour de Dieu que j’ai appris ainsi à connaître. Mais ce que j’ai découvert avec les années, c’est que ce Berger me connaissait avant même que je vienne au monde, qui m’aimait au point d’avoir donné sa vie pour moi, un Berger qui me parle au cœur, qui me rejoint lorsque je suis triste, un bon Berger qui connaît tout de moi, mes faiblesses comme mes qualités, mes excès comme mes coups de cœur. Il a vraiment été mon guide, mon bon Berger.
Nous avons toutes et tous besoin de personnes en qui nous pouvons mettre notre confiance, Jésus lui se présente à nous aujourd’hui comme le guide, le bon Berger, le passage, la porte. Il faut passer par cette porte, car c’est Lui qui nous offre une nouvelle vie. Si nous passons par cette porte, nous rencontrerons un Dieu qui nous aime, un Dieu qui nous respecte, un Dieu d’amour qui a la figure du bon Berger. On découvrira un Dieu qui aime, qui accueille le fils prodigue, un Dieu qui ne condamne pas la pécheresse, un Dieu qui offre le paradis au bon larron, un Dieu qui pardonne à Pierre ses reniements...
Voilà que bien des années ont passées et qu’il est loin le temps où le Bon Berger prônait au-dessus de notre lit, à présent je suis père de famille et grand-père et je sais que ce bon Berger veille toujours sur moi, comme un ami à qui je peux faire totale confiance. Et vous à qui faites-vous confiance, en qui avez-vous mis votre confiance ? Dans votre conjoint, dans vos enfants, vos parents ou un ou une amie ? Mais mettez votre confiance en ce Dieu bon Berger qui nous a dit : « je suis venu pour que les hommes aient la vie en abondance » ou « celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres… » ou encore « je donne ma vie pour mes brebis… ». Dans tous les cas, pas un seul instant je l’ai regretté, car je suis à la suite de ce bon Berger devenu « le serviteur que l’Eglise à choisi pour dire l’amour de Dieu aux hommes. »
Amen