Méditation pour 1er dimanche de l'AVENT
« Prenez garde, veillez !... »
Pas moins de quatre fois dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous demande de « Veiller ». Il ne le dit pas seulement aux disciples, mais aussi deux mille ans après à nous tous, personnes âgées, malades et aussi au monde entier, aux jeunes, aux sans-emplois, aux familles : il répète avec force : « veillez ! » et comme à de maintes reprises il dira : « que celui qui a des oreilles entende. »
L’Avent est un rendez-vous à ne pas rater. Les navigateurs sur l’océan sont très souvent sur le pont, ils dorment très peu, et avec leur boussole cherchent toujours la bonne route. Pas le droit de s’endormir, au grand damne de se perdre dans l’immense océan. Le Chrétien, lui non plus ne doit pas s’endormir, il a souvent besoin d’une boussole pour trouver sa route, surtout lorsque la maladie contrecarre ses projets. Mais la seule route que cette boussole indique est celle de l’avenir, celle qui conduit vers Jésus Christ.
Il nous faut veiller dit Jésus : Veiller, ce n’est pas avoir peur du lendemain, mais c’est entrer avec joie dans le plan d’amour de Dieu. Veiller, c’est garder la tête haute, malgré tout ce qui nous arrive.
Veiller, c’est croire que Dieu ne veut pas nos souffrances et qu’il vient vers nous non pas pour les supprimer, mais pour les partager à nos côtés.
Oui, si nous ne veillons pas, notre cœur sera détourné de l’essentiel qui est d’aimer, et à ce compte, ne devrait-il pas faire Avent toute l’année et toute notre vie ?
Que signifie veiller pour nous ? Et pour vous les malades, les personnes âgées ? Veiller, vous fait peut-être penser aux nombreuses heures que vous avez passées à veiller vos enfants malades… Car un enfant compte beaucoup pour une maman, elle ne dort jamais à poings fermés. Peut-être à la garde de nuit et à l’infirmière qui veillent à ce que tout se passe bien sur l’étage, car elles sont prêtes à intervenir au moindre appel des malades souffrants, ou aux pompiers, au SAMU qui veillent car la vie de chacun de nous a du prix.
Du fond de mon lit, je veille aussi, car j’attends de la visite, j’ai tant de choses à partager avec celui ou celle que j’attends. Ainsi, veiller, c'est faire attention, écouter, scruter, mais aussi s'occuper de, nourrir, protéger, attendre... Mais en fait, nous veillons parce que nous aimons ! La vie a du prix à nos yeux, elle est importante ! Elle peut grandir vers plus de lumière, de paix, d’amour... Elle peut s'épanouir, fructifier.
Veiller, ce n’est pas simplement attendre les bras croisés, c'est aussi agir, être actif aujourd'hui, pour que le Royaume de Dieu grandisse demain ! Veiller, c'est faire attention à ne pas s'endormir dans la facilité, la distraction, le mensonge... Pour nous aider à bien veiller, n'oublions pas la prière !
Veiller durant le temps de l'Avent, c’est se mettre en marche vers Noël, pour fêter la naissance de Jésus, Fils de Dieu, Lumière pour les hommes. Nous ne connaissons pas la durée de notre vie. Nous ne savons pas à quelle heure elle sera terminée. Mais dès aujourd'hui la prière, le partage, l'attention aux autres, l'écoute, peuvent faire partie de notre vie. Ce sera notre veille…
« Veiller » Il le dit à tous, pas seulement aux disciples, mais à vous qui êtes à l’hôpital, en maison de retraite, aux jeunes, aux ouvriers, aux personnes âgées, aux enfants : il nous répète avec force : « veillez ! » Et pourquoi nous dire de veiller avec tant d’insistance ? Sans doute sait-il que nous baissons bien vite les bras devant les épreuves, que nous courons après mille choses, que Dieu est relégué aux calendes grecques, car nous n’avons pas été exaucés.
Mais au lieu de devenir des veilleurs, comme nous le demande le Christ, nous devenons doucement, jour après jour des endormis : « Vous croyez que Dieu existe encore ? » « Pourquoi se confier à Dieu, il ne guérit pas… » Des paroles qui endorment et qui nous laissent croire vraiment que Dieu ne fait plus rien pour nous. Nous nous laissons ainsi endormir, asphyxier, même anesthésier, au point d’oublier totalement Dieu.