Méditation pour le 3ème dimanche ordinaire
« Venez à ma suite ! »
Matthieu nous rapporte aujourd’hui que Jésus est parti sur les chemins et qu’il s’est mis à prêcher. Que nous prêche-t-il donc ? Tout ce qu’on peut en dire, c’est qu’il est court, qu’il est précis et concret : « Convertissez-vous, car le Royaume de Dieu est tout proche. » Ces quelques mots forment le sermon de Jésus, une invitation à nous convertir.
On vient vers Jésus pour l’écouter, car il ne parle pas comme les prédicateurs de son temps, il ne parle pas comme les prêtres et les scribes, il y a quelque chose qui se dégage de lui, comme la compassion, l’amour, la confiance.
Jésus n’est pas rabat-joie dans ce qu’il nous demande, il nous demande simplement de nous convertir, c’est-à-dire de changer notre cœur, de l’ouvrir à sa lumière, car il est la lumière qui attire et qui éclaire : « Je suis la lumière du monde et qui marchera à ma suite ne sera pas dans les ténèbres ! » Jésus nous invite à nous « tourner » c’est le sens du mot « Conversion » à laisser la lumière nous pénétrer. Le temps de la maladie est propice à une conversion, à des paroles que l’on nous dit et qui peuvent pénétrer notre cœur, qui nous font réfléchir et souvent changer de vie, de style de vie…
Dieu nous parle ainsi encore à travers la rencontre avec sa Parole, à travers les sacrements. Se convertir, c’est ne plus être le même, c’est avoir laissé pénétrer en soi une Parole qui relève.
Mais ce dimanche nous participons aussi à l’appel des premiers Apôtres. Ils sont quatre, deux fois deux frères. Des hommes, qui gagnaient leur pain par les produits de la pêche. Jésus va les rejoindre, il les appelle à marcher derrière lui. Ce qui est frappant, c’est cette soudaineté à partir à la suite du Christ. « Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent… » Lorsque Jésus passe, au bord du lac, Jacques et Jean, les fils de monsieur Zébédée sont entrain de réparer les filets avec leur père. Un regard a suffi, et ils laissent tout et partent sans rien dire. Que s’est-il passé dans leur cœur ?
C’est le regard de Jésus qui a tout fait, mais quel regard, un regard d’amour, un regard qui invite à la paix, à la joie, un regard qui transforme. Même monsieur Zébédée est certainement transformé par ce même regard, puisqu’il ne dit pas un mot, il ne retient pas ses fils. La Parole de Dieu avait déjà fait son œuvre. « Venez à ma suite… »
Ainsi les premiers Apôtres ont tout laissé, leur travail, un salaire, une maison, leurs filets… pour suivre Jésus. Et nous que serions-nous capables de laisser pour une nouvelle vie ? Que l’on vienne en maison de retraite ou que l’on vienne à l’hôpital, on est certainement aussi prêts à tout laisser, car l’enjeu en vaut la peine, puisqu’on cherche à guérir, à bien terminer sa vie. Mais pour notre part, Jésus nous invite surtout par ce qui nous arrive, de laisser nos égoïsmes, nos cupidités, nos colères, pour accéder à une nouvelle vie.
Enseigner, Proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume et Guérir, sont les trois dimensions de la mission de Jésus et Jésus l'accomplit en marchant sur les routes, de village en village. Il s'agit d'une mission nouvelle et originale : Jésus montre une préférence pour les païens, les pécheurs, les pauvres, les opprimés, les malades, les laissés-pour-compte.
Ses miracles, ses guérisons, sont les signes du début, d'une ère nouvelle. Il répond ainsi au désespoir des hommes de tous les temps. Il libère l'homme du mal et le fait participer à la joie. Jésus est celui qui lutte vraiment contre le mal, contre le péché et contre le démon, la maladie et la mort. Il est le médecin de l'homme dans sa totalité. Jésus est cet homme plein de tendresse qui se laisse émouvoir par toutes les souffrances rencontrées sur son chemin.
Mais Jésus confie aussi sa mission à ceux qu'il a appelés, et à tous les chrétiens d’aujourd'hui, à chaque homme et à chaque femme, il confirme la mission d'enseigner, d'annoncer et de guérir. Chaque homme et chaque femme deviennent ainsi sacrement de salut.
Comme Jésus, acceptons de quitter notre village et notre monde pour d'autres cieux. Alors seulement, nous pourrons dire que notre lit d'hôpital, notre maladie, nos souffrances, notre vieillesse sont un chemin, une route qui ouvre sur le Père et sur les autres.
Ma mission s'accomplit là où je suis !
Amen