Méditation pour le 2ème dimanche ordinaire
« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ! »
« Comme Jean-Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ! » Nous connaissons bien cette phrase, puisque nous l’entendons à chaque messe. Le prêtre, lorsqu’il élève l’Hostie nous invite comme Jean-Baptiste il y a deux mille ans à regarder vers le Christ en nous le désignant comme l’Agneau de Dieu.
Pour Jean-Baptiste, Jésus est quelqu'un de vraiment important. Il a certainement eu le temps de s’en faire un jugement et de petit à petit reconnaître en lui, « l’Agneau de Dieu ».
Mais pour nous, qui est encore ce Jésus ? Lors d’un cours de catéchisme, la catéchiste demanda : « Qui est Jésus pour vous ? » Force était de constater qu’ils ne connaissaient pas Jésus, qu’ils ne voyaient pas sa présence dans le monde. Une jeune dit même : « Jésus, ça ne me dit rien, et à la messe je perds mon temps, je m’ennui, alors je n’y vais pas du tout ! » Mais comment le connaître si on ne le fréquente pas, s’il n’est pas notre ami ?
Qui est Jésus pour nous ? Fait-il partie de notre vie intime ? Certes je sais qui est Jésus, mais est-ce que je le fréquente uniquement lorsque je vais mal, lorsque je n’en vois plus le bout ? Qui est-il ? Jean-Baptiste désigne Jésus comme celui que Dieu envoie apporter la réconciliation, la paix au monde. Et nous, même là où nous sommes, traduisons en gestes, en paroles, en manière de vivre qui est Dieu.
Il y a quelques jours nous célébrions la naissance du Seigneur. Nous avons admiré ta pauvreté et ta simplicité. Et maintenant nous pouvons mieux découvrir pourquoi tu es venu parmi nous. Aide-moi à te connaître, Seigneur. Aide-moi à entrer dans ton mystère.
Si Jésus est dans cette file, c’est pour se montrer solidaire avec nous, il se met au niveau des pécheurs que nous sommes tous. Lui le Fils de Dieu qui n’avait point besoin de ce baptême, car il est sans péché.
Le baptême, c'est : renaître à une vie nouvelle, c'est entrer dans une nouvelle famille. Et moi, qu'est ce que j'ai fait de mon baptême ? J’ai peut-être oublié pendant toutes ces années, mon devoir de chrétien, de transmettre et d’appliquer les Commandements de Dieu, et en premier, ceux de l’amour. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Nous disons si facilement dans la conversation avec d’autres : « je suis croyant, mais non pratiquant ». Nous ne pouvons pas dissocier les mots « croyant de pratiquant ! » Le pratiquant, n’est pas seulement celui qui se rend tous les dimanches à la messe, mais il est le croyant qui pratique la charité et l’amour dans sa vie, dans sa famille, au sein de son travail, dans son quartier, à l’hôpital comme à la maison de retraite.
Raoul Follereau qui s’est occupé des lépreux raconte l’anecdote suivante : « Dans une léproserie du bout du monde, un seul malade avait gardé les yeux clairs et la force de sourire à la vie. Comment l’expliquer ? Une religieuse qui soignait les lépreux avait remarqué qu’un visage de femme apparaissait chaque jour au-dessus du mur de l’hôpital. L’homme attendait chaque jour, ce joli sourire. C’était celui de son épouse qui venait lui exprimer sa tendresse… »
Ce lépreux malade disait : « Quand je la vois, je sais par elle que je suis vivant ! » Merveilleux regard qui fait vivre, la foi qui fait voir là où d’autres ne voient rien ! Cette anecdote nous rappelle aussi des visages qui se penchent sur nous lorsqu’on est malade, lorsqu’on n’est plus rien, ou lorsque âgé on n’a plus rien à espérer. Chaque visage, chaque sourire nous redonne alors vie.
C’est ainsi que Jean-Baptiste, éclairé par l’Esprit Saint reconnaît en Jésus : « l’Agneau de Dieu ». Personne n’avait encore vraiment regardé et reconnu Jésus comme « Fils de Dieu » seul Jean-Baptiste, il lui rend ce témoignage au moment du baptême : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui… » C’est le regard de la foi qui voit en Jésus, l’homme envoyé de Dieu qui offrira sa vie pour nous tous.
Comme pour les premiers disciples, reconnaitre l’Agneau de Dieu découle du regard que nous portons sur Jésus. A l’hôpital ou en maison de retraite, ce regard suppose une reconnaissance dans les bons comme dans les mauvais jours…
Amen