Méditation pour le 28ème dimanche du temps ordinaire
« Savoir dire merci… »
C’est un étranger qui nous est donné comme exemple pour notre vie de foi. Il est le seul sur dix qui est revenu rendre grâce à Dieu pour ce qu’il a fait pour lui. Ces « dix condamnés » étaient condamnés à vivre à l’écart. Ils étaient tous Juifs, sauf un, un étranger. Ils étaient tous exclus par la santé qu’ils n’avaient plus, ils étaient exclus du Temple, exclus de la vie tout courte. Et moi, lorsque je suis hospitalisé, ne suis-je pas aussi un « lépreux » exclu de tout ?
En maison de retraite ou en hôpital, il nous est souvent demandé, avant d’entrer dans une chambre, de mettre une blouse, un masque, des gants pour approcher la personne visitée covid oblige. Pendant le temps de sa maladie, le patient vit comme dans une bulle, comme un lépreux, qui risque de contaminer….
Alors, les « lépreux » de l’Evangile se sont mis à plusieurs pour interpeller Jésus : « Jésus, maître prends pitié de nous. » Un cri unanime, un cri qui appelle la guérison. Combien de fois, lorsque la maladie nous touche ou touche l’un de nos proches, ne nous arrivent-ils pas de crier vers Dieu, pour lui demander une guérison ? N’allons-nous pas jusqu’à former des chaînes de prières pour demander d’être exaucés ? C’est Jésus qui nous a dit : « Si deux ou trois se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux Cieux ? »
Dans tous les cas, nous devons avoir foi en la miséricorde de Dieu et solliciter humblement son aide. Dieu est tellement bon qu'il ne demande même pas de reconnaissance pour ses bienfaits, mais seulement de croire en lui, en sa bonté, et en son infinie tendresse.
Ces dix lépreux, nous évoquent trois attitudes qu’il serait bon de partager. La première de ces attitudes, c’est leur désir commun de guérir. Qui ne voudrait pas guérir lorsqu’il est malade ? Pour eux, Jésus est certainement leur dernière chance, leur planche de salut en quelque sorte. Pour ces hommes malades de la lèpre, la seule solution de guérison s’appelle Jésus. Ainsi ils lui crient : « Jésus, Maître prend pitié de nous ! »
La seconde attitude que nous suggèrent ces lépreux, c’est celle de la Foi et de la confiance que nous mettons en Dieu. Se mettre en route sans savoir, si au bout du chemin, je vais être exaucé Jésus ne promet pas de nous guérir de toutes nos maladies, ni sur commande, ni systématiquement, mais il nous demande de mettre notre confiance en Lui et dans celle du Père. Lorsque nous tombons malade, nous perdons souvent confiance, puisque nous nous mettons à douter. Mais à voir des gens avec une foi et une confiance à toute épreuve, nous relance dans notre quête de guérison.
C’est en cours de route, que nos lépreux furent guéris. Mais seul, un Samaritain est revenu remercier Jésus. Luc nous dit : « il revint en glorifiant Dieu à pleine voix. » C’est la troisième attitude, que nous devons adopter, celle du Samaritain, celle de rendre grâce, de remercier Dieu, pour tout ce qu’il fait. Bien souvent c’est une visite, un petit mot, un souhait qu’on nous accorde qui seront l’occasion de rendre grâce. La foi en Dieu n’a pas seulement amené le Samaritain à la guérison mais l’a amené à Dieu. Et pour nous qu’en est-il ?
Si nous guérissons d'une maladie, nous sommes tout à la joie de pouvoir à nouveau manger comme tout le monde, marcher sans entrave, inviter des amis. Mais il est rare que nous pensions à remercier Dieu de nous avoir remis sur pied. Pourtant, la guérison est toujours un signe de la miséricorde de Dieu. Les médecins font beaucoup de bien, soulagent maintes souffrances ; ils ne peuvent pourtant pas tout guérir. Il existe des cas où l'intervention de Dieu est seule capable de nous soulager.
La puissance de Dieu est infinie. Nous devons avoir foi en sa miséricorde et solliciter humblement son aide. Dieu est tellement bon qu'il ne demande même pas de reconnaissance pour ses bienfaits, mais seulement de croire en lui, en sa bonté, en son infinie tendresse.
Notre corps, malgré ses imperfections, malgré les souffrances qu'il nous impose parfois, reste un don de Dieu. Avec l'aide des médecins et la force de la foi, nous devons nous battre pour conserver à cette machine de chair le meilleur état possible. Dans les moments de faiblesse, de lassitude, élevons nos cœurs vers Dieu pour qu'il nous donne le courage de lutter.