Méditation pour le 23ème dimanche du temps ordinaire
« Quiconque ne renonce pas… à tout… Ne peut être mon disciple……»
Pierre et Louise étaient venus visiter la chapelle de l’hôpital. Pierre soutenait Louise malade, à bout de force. « Nous venons visiter la chapelle, car ma femme vient passer quelques jours ici, en attendant que je me fasse opérer d’une tumeur. Je veux lui montrer qu’elle sera bien ici ! »
Cette anecdote pourrait bien illustrer l’extrait d’Évangile d’aujourd’hui, car ce couple avant d’entreprendre quoique ce soit, est venu voir les bienfaits d’un tel placement. Réfléchir avant tout ! « Si tu veux bâtir une tour… si tu veux partir en guerre, et l’on pourrait ajouter : si tu veux répondre à un appel, si tu veux te marier, si tu veux changer de travail, si tu vas être hospitalisé… commence par t’asseoir et envisage la situation, consulte ta famille, tes amis, prends le temps d’écouter leur avis.
Mais comment savoir, si ce que je fais est bien ? Si Jésus nous demande de nous asseoir avant d’entreprendre quoique ce soit, c’est qu’il sait que dans notre vie, surviendront inévitablement des épreuves, des pépins de santé, et que nous devrons être armés de patience et de persévérance. Ce jour arrivera tôt ou tard, et il nous faudra pour cela lâcher prise, peut-être même tout perdre du coup. « Celui qui ne renonce pas à tout, ne peut pas être mon disciple ! »
S’asseoir, se prendre le temps, pour devenir le disciple du Christ, voilà un bien bel enseignement.
Renoncer à tout, ce n’est certainement pas chose facile, il faut certainement une bonne dose de courage mais aussi du cœur pour le faire. Le discours de Jésus, ne passerait pas bien à la télé, où à coups publicitaires, on nous fait croire que dans la vie tout est facile…
En entendant les paroles que nous rapporte Luc de Jésus, nous pourrions être choqués. Ce sont des paroles excessives, surtout lorsqu’il dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, ses enfants… » Suivre le Christ suppose faire des choix, des choix qui n’attendent pas dans la vie, mais qui doivent être dictés du cœur même. Alors le Christ nous raconte deux belles paraboles pour nous inciter à nous mettre assis et à réfléchir sur ce qu’il y a lieu de faire. Un disciple ne part pas à la légère, car il ne s’agit pas seulement de bâtir sur le roc, il faut aussi aller jusqu’au bout.
Face à la maladie ou devant la vieillesse qui nous impose à d’importants choix, à qui nous référons-nous ? Mère Térésa qui avait beaucoup réfléchi avant de partir pour Calcutta et de se mettre au service des oubliés dans les rues. Elle n’est pas partie à la légère, mais dans sa prière elle avait compris qu’avec l’amour elle aurait de quoi combler tous les pauvres.
Et pour nous ? Nous pensons peut-être que le Christ nous en demande trop ? Il ne nous demande pas plus que nous ne pouvons porter, mais il s’agit de discerner sa volonté dans la prière.
Si la croix est inévitable, elle n’est pas pour autant un but en soi. Jésus ne nous demande pas de souffrir, de se flageller, d’être heureux d’être malade, ce que Jésus veut tout simplement, c’est que l’on marche derrière lui pour le suivre sur le même chemin.
La souffrance fait partie de la vie, de notre vie, et lorsqu’on est frappé par la maladie, elle nous rappelle simplement que le chemin de la vie, est une croix à porter, que l’on doit porter à un moment ou à un autre dans la vie. On s’en passerait bien, mais en regardant la croix du Christ, nous nous rappelons que lui aussi a souffert, mais il a souffert pour nous, pour nous offrir la Vie Éternelle. La croix du Christ a triomphé de la mort : elle est glorieuse.
Mais à lire l’Évangile d’aujourd’hui, on dirait que Jésus souhaite décourager quiconque veut être son disciple. Aurions-nous à nous détourner de l’amour de nos proches pour gagner le ciel ? Le Christ veut nous dire simplement que c’est lui le chemin, qu’il sera le seul qui nous sauvera de la mort éternelle et personne d’autre.
Jésus nous invite à le suivre, à le préférer à tout; mais, il nous met en garde: ne nous engageons pas à la légère. Serons-nous capables d'aller jusqu'au bout ? Seuls, nous n'irons pas loin. Avec Celui qui nous relève et nous redonne courage dans l'épreuve, nous trouverons la force de continuer la route.