Méditation pour le 15ème dimanche du temps ordinaire
« Et si c'était moi ?... »
Un, parmi les docteurs de la Loi demande : « Que faut-il faire pour avoir part à la vie éternelle ? » Jésus campe sa réponse dans une scène très actuelle un blessé de la route, des passants indifférents ou trop occupés d'eux- mêmes, et un marginalisé de la société ayant le cœur bien placé. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et ton prochain » « Et qui est mon prochain ? » Dans une curieuse mobilité des rôles c'est le Samaritain, qui devient le prochain du blessé de la route. Il semble aller de soi qu'aimer Dieu comporte l'exigence d'un amour appliqué...
Ce passant, un étranger, s'arrête, relève le blessé et le transporte dans un centre d'accueil. « Prends soin de lui... Je reviendrai voir le malade et je m'acquitterai des dépenses, soins et hébergement... » Dit-il à l’aubergiste ! En voilà un prochain exceptionnel.
Mais, n'avons-nous jamais entendu l’exclamation suivante d'un malade ou d'une personne en détresse : « C’est la Providence qui vous envoie ! » On ne sait pas si l’aide-soignante ou l’infirmière est chrétienne, mais par ses gestes, son sourire, ses paroles réconfortantes, mais elle nous dit quelque chose du respect, de la compassion. Toutes ces personnes autour de nous prêtent leurs mains, leur cœur, leurs forces, pour devenir notre prochain par l’amour donné à l’image de Jésus.
Ecoutez, ce que disait une mamie : « J’ai peur de mourir, car je n’ai pas réussi ma vie, je n’ai pas fait de grandes choses. » Pourtant le Christ nous a dit d’aimer !... « Oh dit-elle, ça je l’ai fait, j’ai tout donné pour ma famille. » Alors il est bon de se rappeler les mots de ce théologien qui dit ceci : au dernier jour nous seront jugés en premier sur nos actes et sur notre façon d’aimer.
Dans l’histoire racontée par Jésus, le Bon Samaritain se demande en lui-même : « Si je ne m’arrête pas que va devenir le blessé ? » A l’instar des deux autres qui devaient penser : « Si je m’arrête, que vais-je devenir ? » Ce Samaritain, ne s’est jamais posé la question, qui était cet homme, qu’est-ce qu’il avait fait de mal pour être roué de coups, si c’était quelqu’un de riche, de connu. Ce Samaritain a reconnu en lui un homme dans le besoin, et qu’il était urgent de soigner.
Pour bien comprendre cette parabole, posons-nous la question : « Et si c’était moi le blessé, le malade ? » « Aime ton prochain comme toi-même » nous dit l’Ecriture. On ne ressent jamais mieux ce que les autres ressentent, que lorsqu’on est soi-même passé par là.
C’est certainement à l’hôpital ou en maison de retraite que l’on apprend à connaître son prochain. Lorsque dans une chambre double, un inconnu couche dans l’autre lit, et qui souvent n’est pas de la même religion. Lorsqu’on apprend à connaître l’étranger au visage buriné, parlant souvent avec sa famille, une langue que l’on ne connaît pas. Bien souvent notre jugement de prime abord est alors faussé, car il se trouve qu’il est avenant, respectueux. Il se trouve alors que cet étranger est quelqu’un de bien et je m’en réjouis, car mon regard sur l’étranger change.
Un docteur de la Loi demandait à Jésus : « que dois-je faire pour avoir en héritage la vie Eternelle ? » « Qui t a-t-il d’écrit dans la Loi ? et comment lis-tu ? » lui demande Jésus. Cet érudit de la Loi, lui cite alors les deux commandements tirés de l’Ancien Testament qui disent : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même. » Voulant enfoncer le clou un peu plus profondément le Docteur de la Loi demande à Jésus : « Mais qui est mon prochain ? »
Et Jésus raconte une parabole dont il a le secret : celle du Bon Samaritain. J’ai aussi une parabole à vous raconter, lisez : « Albert était hospitalisé avec Mohamed. Une nuit, Albert fut pris de malaises et Mohamed s’est approché de son lit pour lui demander : « qu’est-ce que je peux faire pour toi mon ami ? » « Donne-moi un verre d’eau ! » lui demanda Albert.