Méditation pour le 2ème dimanche de PÂQUES
« N'aie pas peur... »
Dès le premier soir de la Résurrection, Jésus se montre à ses disciples pour les rassurer et leur donner la paix. L’Evangile de ce jour nous rapporte deux apparitions à huit jours d’intervalles. A chaque fois, Jésus leur donne la paix : « La Paix soit avec vous ! » Cette salutation revient trois fois dans le texte intégral d’aujourd’hui, prenons-la aussi à notre compte.
Pour les malades, personnes âgées, accueillir le ressuscité, c’est entrer dans la paix. Nous ne sommes certainement pas en paix ou rassuré, lorsque nous entrons à l’hôpital ou dans une maison de retraite, car la peur nous envahie, nous inquiète. Peur d’être abandonné(e), peur de ce que l’on va nous faire ou peur de ce que l’on va devenir. Jésus pour rassurer ses disciples leur dit alors : « N’ayez pas peur, la paix soit avec vous ! »
Les Apôtres ont peur, car Jésus est mort crucifié et a été mis au tombeau. Que vont-ils devenir ? Et voilà que Jésus se montre à eux et leur montre son côté, ses plaies… Ne sommes-nous pas comme les disciples de Jésus, qui désirons voir ou toucher pour être sûr que Dieu est vraiment avec nous ? Pourtant, il y a peut-être quelqu’un dans notre entourage qui est venu nous dire une parole forte, nous inspirer la confiance malgré tout, l’espérance contre toute espérance ?
N'aie pas peur ! C'est ce que dit la maman à l'enfant qui croit qu'un danger le menace. C'est aussi ce que se dit ou se fait dire la personne qui doit se faire soigner, opérer peut-être, parce que sa santé n'est plus ce qu'elle était. En fait, la peur est un sentiment qui ne nous quitte jamais, de l’enfance à la vieillesse, parfois lavé, parfois lancinant. C'est que derrière toutes ces peurs multiples se dessinent la menace ultime, celle de notre mort. Qui saurait vaincre la mort, saurait aussi vaincre la peur.
Si peur et enfermement vont ensemble, paix et ouverture aussi. La paix et le Christ Ressuscité nous aideront à nous ouvrir et à croire en cette belle Béatitude : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »
La paix soit avec vous ! C'est ce que dit Jésus, quand, au soir de Pâques, il vint là où se tenaient les disciples, toutes portes fermées, par peur. « La paix soit avec vous ! » Répète-t-il au moment de leur communiquer son Esprit, son souffle de vie, sa paix, antidote contre la peur, contre toutes les peurs qui menacent d'enfermer les hommes sur terre. Paix annoncée et promise par Jésus déjà avant de quitter ce monde.
Depuis Pâques la promesse ne cesse plus de s'accomplir. « Huit jours après » il est donné à Thomas de le vérifier, et de confirmer ainsi notre foi avec la sienne. Depuis lors, « de huit jours en huit jours », l'Église se rassemble au milieu d'un monde « aux portes toujours verrouillées » par la peur ancestrale, pour accueillir son Seigneur qui vient lui insuffler son Esprit de vie et lui faire don de sa paix. Disons à notre tour : « N'aie pas peur ! »
Thomas dans l’Evangile est aussi appelé « Didyme » ce qui signifie « Jumeau » ! Pourquoi « jumeau ? » Qui dit jumeau dit « deux » deux êtres semblables. On ne connaît pas l’autre jumeau, mais peut-être sommes-nous simplement ce jumeau, à qui nous ressemblons non pas physiquement, mais spirituellement, surtout par notre façon de douter de Dieu certains jours comme Thomas.
Ainsi, au soir de la résurrection, Thomas est le premier à mettre en doute la résurrection de Jésus : « Si je ne vois pas dans sa main la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas ma main dans son côté, non je ne croirais pas ! » De même lorsque Jésus annonce à ses disciples son départ, Thomas encore lui, doute et dit à Jésus : « Nous ne savons même pas où tu vas, comment pourrions-nous te suivre ? » Thomas est ainsi le symbole du mal croyant, de l'incrédule, pour qui la foi demeure dans les yeux : il faut voir pour croire.
Nous sommes les jumeaux de Thomas, et comme lui nous avons du mal à croire, à faire confiance, c’est-à-dire à avoir foi en l’amour de Dieu. Que Dieu nous libère du doute pour lutter avec lui contre la maladie et à accepter notre vieillesse.
Amen