Méditation pour PÂQUES
« La rencontre du Ressuscité... »
Pour chacun de nous, la rencontre du Ressuscité passe ainsi par la reconnaissance d'un vide. Il n'est pas de chemin de Lumière sans chemin de Ténèbres. C'est dans les ténèbres de l'épreuve et de la mort, au moment même où nous avons le sentiment que tout est fini et qu'il n'y a plus d'avenir, que jaillit la lumière et que dans notre nuit se lève une étoile qui nous montre le chemin. Telle apparaît l'expérience des saintes femmes au tombeau de Jésus.
Des femmes se rendent au tombeau du Crucifié « le premier jour de la semaine, de grand matin ». Voici que des messagers leur disent : « Rappelez-vous ce qu'il vous a dit quand il était encore en Galilée… »
Mais les femmes dans leur désarroi ont oublié les paroles de Jésus relatives à sa résurrection. C’est dans l'épreuve qu'on se souvient de certaines paroles qui nous reviennent en mémoire et nous aident à voir plus clair, à faire face et à retrouver l'espérance.
Qui d’entre nous n’a pas un jour, vécu la douloureuse confrontation de la mort, d’une mère, d’un père, d’une sœur, d’un frère, d’un enfant, d’un ami et ne s’est pas senti complètement dérouté, totalement démuni de tout ? Qui n’a pas été, un jour en se rendant au cimetière, assaillit par milles questions sur la mort, sur la vie après la mort ? Qui n’a pas ressenti pas intérieurement ce que pouvait bien éprouver, Marie-Madeleine, Jeanne et Marie mère de Jacques sur le chemin qui les conduisait au tombeau de Jésus ?
Mais ce troisième jour, les femmes en arrivant au tombeau, le découvre vide : Jésus a disparu. Où est-il ? Deux hommes vêtus de blanc leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. » C’est une parole inouïe que les femmes entendent-là !
Jésus lui-même, les femmes ne le rencontrent pas. Non seulement le Vivant n'est pas parmi les morts, mais on ne peut plus ni le voir, ni le toucher ; il ne s'identifie pas à l'un des vivants que nous fréquentons dans notre condition présente. Il n'y aura que de brèves apparitions et encore pour quelques privilégiés. Pour les autres ce sera la foi seule, la foi de ceux dont Jésus dit : « Heureux celui qui croit sans avoir vu. »
Le Christ lui aussi, nous invite à entrer dans le tombeau, à n’avoir pas peur, car les ténèbres ont fait place à la lumière. « Le Christ est vraiment Ressuscité ! » c’est cela le message de Pâques, le tombeau est désormais ouvert, le Christ est ressuscité pour venir nous rejoindre dans notre lutte contre la maladie, pour nous assister dans la vieillesse. Ouvrons notre cœur pour l’accueillir.
Morgane, une petite fille, demande à sa maman le jour de Pâques en entrant à l’église : « Dis maman, pourquoi on a oublié d’enlever Jésus de la croix ?
Que lui aurions-nous dit ? Peut-être lui aurions-nous dit : « Tu sais, la croix est là, pour que tu n'oublies jamais que Dieu t'aime, que tu n'oublies jamais que Dieu a donné sa vie pour toi en Jésus ! La croix, ne signifie pas la mort, la croix, veut dire l'amour tout simplement. Jésus est mort par amour, et c’est comme si moi ta maman je devais te donner tout mon sang afin que tu vives ! Dieu est mort pour toi, pour moi, pour tous les hommes.
Voilà ce que nous aurions pu dire à l’enfant qui s’étonne que Jésus mort, soit encore sur la croix. Mais que lui aurions-nous dit si elle avait demandé ce que c’est que la Résurrection ? La petite Aline, qui venait de perdre sa cousine, pointe du doigt et dit : « Elle est là-haut au ciel, tu ne la vois pas ? »
La Résurrection nous révèle que la mort n’a pas le dernier mot. Lorsqu’on est malade, on pense souvent au pire. Mais Jésus est mort pour nous montrer le chemin vers la vraie lumière, celle qui jaillit alors que nous étions dans les ténèbres. Les malades, lorsqu’ils ressortent d’une nuit de lutte et de souffrances, ressuscitent. La Résurrection, c’est sortir du tombeau dans lequel nous étions enfermés.
Amen