Méditation pour le dimanche des RAMEAUX
« Sur un même chemin... »
Ce dimanche, nous entrerons dans l’église avec nos buis à la main, en les agitant et en chantant tous ensemble « Hosanna, Fils de David ! »
Jésus arrive au terme du voyage vers Jérusalem. Il marche en avant de ses disciples et en entrant dans la ville Sainte, il est acclamé comme le Roi qui vient au nom d’un Autre, dont il a reçu toute reconnaissance. Les disciples sont nombreux, et on se met à louer Jésus, pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Pourtant quelques jours après, à la croix, il sera seul, car tous l’auront abandonné.
Pendant cette marche vers Jérusalem, Jésus n’a cessé de leur parler du Royaume, des conditions pour y entrer, à qui il est destiné. Le terme de son chemin est de souffrir la Passion, de mourir, et de Ressusciter au troisième jour.
Ce chemin sera aussi le nôtre : puisque pour beaucoup, il passe par des traitements, des opérations, de la souffrance, et ce que personne n’ose imaginer, la mort. Et comme pour le Christ, chacun de nous ressuscitera. Jésus nous a ouvert ce chemin vers la vraie lumière, mais comme pour les disciples, nous avons du mal à le croire, à l’accepter. Sur ce chemin Jésus ira jusqu’au bout… de lui-même, par amour pour nous. Il est le roi, dont sa toute-puissance est celle de l’amour.
Oui, avec Jésus nous entrons dans la grande « Semaine Sainte. » Ils entrent dans Jérusalem. Jésus est assis sur un âne et non pas sur un cheval comme un conquérant et sur son passage, il est acclamé de tous : « Hosanna, Fils de David… » Jésus est Roi, un Roi sans cheval, sans escorte, sans armée, sans limousine, sans confettis, sans musique. Sur son passage, des gens, des disciples « remplis de joie, se mirent à louer Dieu à pleine voix pour les miracles qu’ils avaient vus. »
Jésus n’est pas un Roi ordinaire, car il est doux et humble de cœur. L’âne qui le porte est le signe de cette humilité et de cette douceur. Jésus est un Roi de paix, un Roi d’amour et de bonté et il est venu pour tous les hommes pour nous sauver de la mort éternelle.
Deux milles ans après, Jésus vient encore nous apprendre, que trop de belles places, trop de belles paies, trop d’indifférence, de vanité et d’honneurs nous éloignent de l’essentiel de la vie qui est d’aimer. Cette conclusion, nous la faisons aussi, lorsque notre parcours s’arrête dans une maison de retraite ou dans un hôpital où nous sommes à la merci de tous. Jésus, lui a choisi la voie des simples et nous ?
« Comment mesurer la souffrance et la joie ? Peut-on comparer le poids d'une larme au poids d'une goutte de sang ? » disait Simone de Beauvoir. Jésus a partagé les choses les plus difficiles avec l'homme. Quelle est cette chose, la plus dure ? La souffrance. Personne ne veut souffrir. Je pense à beaucoup d'amis qui passent par de dures souffrances. Que ce soit une maladie sournoise, une douleur ou un deuil, il y en a qui étouffent dans leur solitude ou dans les douleurs causées par la maladie mais aussi par le mensonge, la tromperie d’autrui. Ce serait vraiment à désespérer, si Jésus ne venait pas nous donner du courage. Lui-même a passé par les souffrances les plus pénibles. Pensez à sa solitude et son combat intérieur dans le jardin de Gethsémani, quelques heures avant sa crucifixion. Et pourtant, cherchant le chemin dans la prière adressée à son Père, il trouve la force de dire : « Oui Père ! ». C'est là que Jésus nous a aplani un chemin viable au travers de nos souffrances. La souffrance ne doit plus nous briser. Nous pouvons vaincre, vaincre en nous « collant » à Jésus.
Ce n’est pas sans raison que ce dimanche s’appelle le « dimanche des Rameaux et de la Passion ! » La Passion, c’est la souffrance, mais aussi l’amour passion que le Christ a offert pour nous tous. Jésus donne tout, il ne garde rien… Par son entrée triomphale dans Jérusalem, il nous invite à le suivre car sa croix sera avant tout un chemin pour nous tous qui souffrons et qui pensons ne plus avoir d’avenir.
Amen