Méditation pour le 1er dimanche de Carême B
« Tentations… »
« Allez, laissez-vous donc tentez… Vous allez faire une superbe affaire… » Avec ces mots mêmes, des commerçants sur le marché vous appellent à venir visiter leur stand. Alors on est tenté… Qu’est-ce que cela nous coûte d’essayer, de s’approcher, on peut toujours se laisser tenter.
La tentation nous guette tous. Mais qui dit tentation, dit tentateur, car il n’y a pas de tentation sans tentateur raffiné, habile et sournois. « Tu peux tout posséder, tu peux tout avoir, tu peux tout connaître, tu peux être plus que tous les autres… » C’est l’Evangile que nous venons d’entendre. Luc nous y présente trois tentations. Trois tentations aux cours desquelles le diable a usé de toute sa malice pour tenter et faire plier Jésus. Jésus est mis à l’épreuve dans trois endroits différents. Le désert, en haut d’une colline et dans la ville.
Le diable s’y connaît bien en matière de tentations. Ainsi dans la Genèse il a bien su faire miroiter à Adam et Ève la perspective de devenir « des dieux ». Avec Jésus, il n’a pas fait autrement, car il lui dit tout de suite : « Si tu es le Fils de Dieu… » Ce seront aussi ces mêmes mots dans la bouche de ceux qui se moqueront de Jésus au pied de la Croix. « Si tu es le Fils de Dieu descends de la Croix… » La tentation serait de prouver, ce qu’il est, mais Jésus déploie et lui oppose la Parole de Dieu : « Il est écrit… Si tu ne le sais pas que ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu… »
Le diable ordonne à Jésus… On a peut-être l’habitude de dire à une personne de s’exécuter, mais de dire à Dieu ce qu’il doit faire, ça je ne crois pas quez ça marche. Dieu agit toujours pour le bien de l’homme, pour nous aider, il agit toujours par amour. Bien des fidèles ou de ceux qui ne croient pas disent : « si vraiment il est Dieu qu’est-ce qu’il attend, qu’il fasse un miracle et je croirais… » Ces paroles sont presque celles du tentateur. On dit aujourd’hui que le monde connaît la faim, que des millions de personnes meurent de faim, et que Dieu ne fait rien contre ça. Et nous par cette tentation, que dirions-nous ? Sommes-nous conscient que Dieu a besoin de nos mains pour donner à manger ? A donner la nourriture du corps et la nourriture spirituelle ? Nous ne vivons pas seulement de pain mais d’abords de l’obéissance à la Parole de Dieu. Dans combien de famille prie-t-on encore avant de manger ? De penser à ceux qui n’ont rien ou trop peu ?
Le diable, demande à Jésus de transformer des pierres en pains, car il sait que Jésus a faim, le diable veut lui donner le pouvoir sur le monde car il sait que le pouvoir de Jésus, c’est de donner que ce que l’on a, comme sa propre vie. Le diable veut lui dire qu’il sera à l’égal de Dieu, s’il se prosterne devant lui ! Car il veut le détourner de sa mission de Sauveur du monde.
Mais il y a une tentation qui résume les trois : le désir d’être, de posséder, le désir de devenir… Oui le désir de pouvoir transformer les pierres en pains, le désir de posséder le monde, d’être riche, d’être quelqu’un de puissant, le désir de pouvoir dire à Dieu de faire des miracles à la demande. Pourtant, le désir est avant tout celui de Dieu, comme le désir de servir, le désir de relever, le désir de faire de nous des hommes et des femmes capables d’aimer…
Chaque désir est un désir de Dieu, il n’y a qu’à voir les saints, une Mère Térésa, dont le désir n’était que d’écouter Dieu : « Va et fais de même… » Alors, Jésus veut nous redonner le désir de prier, de jeûner, et de faire l’aumône, le désir entretien la forme, les relations, la vie. Dieu nous donne le désir de donner notre vie pour les autres, le désir d’aimer, le désir de rencontres. Chacun de nous doit faire patienter ses désirs, Dieu s’occupe de nous, jour après jour, mais il s’agit de trouver dans ce désir le désir de Dieu lui-même.
En fait la meilleure façon de combattre le mal, c’est de faire le bien, c’est d’aimer. Lorsqu’on est dans le noir, il suffit d’allumer la lumière. Lorsqu’on vous déteste, il suffit de l’aimer. Oui, comme tous les ans, commençons le Carême par des résolutions. Luc nous dit les tentations de Jésus, et aussi les nôtres. La tentation est malheureusement une lutte quotidienne, mais faisons ce Carême une rencontre avec la Parole de Dieu, car comme Jésus appuyons-nous sur elle, elle est Lumière sur nos routes de carême.
Amen