Méditation pour le 6ème dimanche ordinaire C
« Ils sont heureux, et toi ? …»
La vie n’est pas toujours facile, pour cela il suffit de regarder autour de nous, pour voir des pauvretés, des personnes qui connaissent des faims, des familles qui sont marquées par la souffrance, la maladie, le désarroi, des familles qui pleurent.
Voilà que Jésus descend de la montagne, tout rayonnant de l’Esprit Saint, car il a passé la nuit à prier le Père. Et là devant lui, dans la plaine il découvre une foule immense, composée de curieux, de malades, de possédés, de personnes qui veulent être guéries de leurs maux, des hommes et des femmes qui sont à la recherche du bonheur de vivre autrement, c’est nous qu’il découvre, avec nos petits bobos, nos petits désirs, mais aussi nos demandes de guérison. Oui, nous cherchons aussi un certain bonheur. Alors réécoutons ce que Jésus lui nous dit par des mots simples ce matin :
« Heureux, vous les pauvres… » « Heureux, vous qui avez faim… » « Heureux, vous qui pleurez maintenant… »
Une année, nous étions partis en vacances avec des amis, chacun avec sa voiture. Nous avions 1000 kilomètres à faire pour nous rendre à la mer. Mais voilà qu’en cours de route, nous perdions nos amis car ceux-ci avaient prétexté connaître un itinéraire plus court. En fin d’après-midi, nous arrivions sur notre lieu de vacances mais pas de trace de nos amis. Ce n’est que vers le soir, qu’ils arrivèrent et dans la voiture notre ami et sa femme se disputaient : « Tu as toujours raison, voilà ce qui arrive lorsqu’on veut être plus rapide que les autres, on se perd. »
La leçon de cette anecdote, est simple : si je veux emprunter le bon chemin, j’ai intérêt à suivre les indications du guide, sinon, je risque de me perdre. Pour Jésus n’y a pas trente-six routes. Il n’y en a que deux. Toujours les deux chemins, les deux voies qui sont comme un thème qui court dans toute la Bible. Donc, la seule question valable pour bien gérer notre vie terrestre est celle-ci : en quoi, en qui je mets ma confiance ?
Il y a quelques années on passait le résultat d'un sondage qui m'a beaucoup interpellé : On demandait à un échantillon d'hommes et de femmes de dire quelle était d'après eux, celui ou celle qui avait bien réussit sa vie, qui avait emprunté le bon chemin ? La réponse à 59% Mère Térésa. Derrière on trouvait l'abbé Pierre, David Douillet, le Général de Gaule qui n'obtenait selon mes souvenirs qu'une vingtaine de pour cent.
Je ne sais pas ce que vous les malades et personnes âgées vous auriez répondu ? Les jeunes de la Confirmation, lorsqu'on leur posait cette question, nous répondaient parfois, mon grand-père, ma mère, ma tante. Mais ils ne voyaient pas en un abbé Pierre ou une Mère Térésa, le fait qu’ils pouvaient connaître le bonheur par leurs actions. Et pourtant, ceux qui sont partis à Haïti sont revenus avec le sourire. St Paul nous dit aussi : « Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir ».
Tout réside dans le choix, quel chemin prendre ? Le choix doit être guidé par l’amour et la confiance. Mais pour cela, il faut s’asseoir, prendre du temps, prier. Jésus dans ses Béatitudes ne bénis pas la pauvreté, mais il proclame bienheureux celui qui a un cœur de pauvre. Jésus termine par simplement quatre mises en garde. Il ne maudit pas la richesse, mais il plaint ceux qui sont riches, car ils oublient Dieu et les hommes, ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Anne est éducatrice dans la rue. Elle dit que rencontrer les jeunes, les écouter c’est pour elle un vrai bonheur. Le chemin qu’elle s’est choisie, la rend heureuse.
Et notre chemin ? Avons-nous choisi le bon chemin ? Sommes-nous heureux ?
Jésus ne nous trompe pas sur le choix à prendre dans nos vies, il nous invite à le regarder, Lui le pauvre, Lui qui s'est fait le serviteur de tous, il nous invite à faire le bon choix. Jésus nous indique le chemin du vrai bonheur qui se situe dans le partage, dans l'attention envers les pauvres, les malades.
Notre chemin n’est pas fini, le choix d’aimer à la manière de Jésus reste toujours à notre portée.
Amen