Méditation pour le dimanche de la Ste Famille C
« A l’école des parents… »
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? » Ce douloureux pourquoi de Marie à Jésus, indique la souffrance d’un père et d’une mère, qui avaient perdu leur enfant. C’est un « cri » que nous entendons dans l’Evangile, le cri de bon nombre de parents, lorsque leur enfant fugue, lorsqu’il se drogue, lorsqu’il fait les quatre cent coups. « Vois comme ton Père et moi nous avons souffert en te cherchant ! »
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas, c’est chez mon Père que je dois être. » Marie et Joseph ne comprirent pas les paroles de Jésus nous dit l’Evangile. Aujourd’hui en cette fête de la Sainte Famille, se sont toutes les familles équilibrées ou qui ont subi un échec, qui sont invitées à mettre au cœur de leurs préoccupations l’avenir de leurs enfants.
Le dimanche après Noël, l’Eglise célèbre la fête de la Sainte Famille, celle de Marie et de Joseph et de leur Fils Jésus. La famille est de nos jours au centre des préoccupations de la France. Quelle est l’identité que nous lui donnons, puisque lorsque nous disons famille, nous pouvons y raccrocher les mots suivants : Mariage, chômage, maladie, adoption, éducation… Mais notre propre famille ne ressemble-t-elle pas aussi à la Ste Famille ? Ne nous arrivent-ils pas de repenser à ce que nous avons déjà « derrière nous » comme on le dit si bien ?
Imaginez Marie enceinte, à faire 200 kms sur un âne pour aller à Bethléem se faire recenser. A Bethléem, pas de place dans les hôtels. Marie est sur le point d’accoucher. Il ne leur reste qu’un petit coin d’étable, pour des parents heureux de donner naissance à un Fils, à qui, ils donneront le nom de Jésus. Puis ce sera la fuite en Egypte.
Et voilà que Jésus a grandi. Avec Marie et Joseph, ils font un pèlerinage à Jérusalem. Jésus a douze ans, l’âge de la maturité, de ce temps-là. Mais Luc nous raconte, que Jésus est resté à Jérusalem et que ses parents le retrouvent assis au milieu des docteurs de la Loi à les écouter et à leur poser des questions. Quel drame pour les parents. Ils avaient certainement du tout s’imaginer. Et pardessus tout, Jésus répond à ses parents : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? » Ils ne comprirent pas cette épreuve non plus. Mais comme pour nous malades, personnes âgées, ils ont continué à mettre leur confiance en Dieu. Et nous ?
Bien des mamans, des papas se reconnaîtront aussi dans la phrase de l’Evangile : « Et Marie retenait toutes ces choses dans son cœur ! » C’est bien plus qu’un album souvenir, c’est la vie de toute la famille humaine. C’est une maman qui n’a qu’un désir : que son fils grandisse dans l’amour et dans l’harmonie. Dieu, dans sa grande bonté a pensé qu’une saine famille serait le milieu idéal pour que son Fils « apprenne » sa mission…
Malades ou personnes âgées, de tels souvenirs surgissent de votre cœur, et bien souvent, lorsque vos enfants viennent vous rendre visite ou font tout pour vous lorsque cela ne va pas bien, vous vous dites : « On les aime, on les a bien élevés… »
Une maman très âgée disait de son fils : « J’ai de la chance d’avoir un fils si soucieux de sa maman. Pourtant lorsqu’il était petit, il nous en a fait voir, mais aujourd’hui je suis fière de lui, car si je ne l’avais pas, je serai perdue ! » Ce témoignage réveillera certainement des souvenirs en nous, pour se dire qu’avec les enfants, ce n’est pas toujours simple.
Voilà qui éclaire le rôle des parents et celui de la Sainte Famille que nous célébrons ce dimanche. Marie, Joseph et Jésus, comme toute famille juive, font leur pèlerinage annuel à Jérusalem. Jésus a douze ans et rappelons que c’est l’âge de la maturité pour les jeunes à cette époque. Luc, ne nous dit rien sur le pèlerinage, mais sur le retour. C’est au bout d’une journée de voyage que Marie s’aperçoit que Jésus n’est pas dans la caravane.
A ce moment-là que se passe-t-il dans la tête des parents, qui repartent en hâte à la recherche de leur fils ? Ils ont du penser au pire. « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? » Voilà une réponse à laquelle Marie et Joseph ne s’attendaient pas. Mais Marie venait de comprendre, que le petit Jésus qu’elle avait élevé avec sagesse, en lui apprenant ses propres valeurs, en lui transmettant sa foi, avait grandi.
Pour nous aussi, le chemin est tracé et l’on se dit : « arrive ce qui doit arriver ! » Mais à aucun moment les parents de Jésus, n’ont baissé les bras. Ils ont continué à faire confiance à Dieu. Et vous malades et personnes âgées qu’avez-vous fait ?
Amen