Méditation pour le 33ème dimanche ordinaire B
« Et pour vous personnes âgées, avez-vous peur ? »
L’Evangile nous parle de choses qui nous font peur : « après une terrible détresse, le ciel s’obscurcira… » « Les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées. » La peur ! Qui n’a jamais eu peur ? Par exemple, peur d’apprendre une mauvaise nouvelle, peur d’aller à l’hôpital, car on sait quand on y rentre, mais jamais quand on n’en ressort.
Il ne faut pas attendre le dernier jour, ni les cataclysmes, ni même la mort pour que le Christ devienne pour nous une révélation. Jésus veut que nous n’ayons pas peur, et pour ne pas connaître cette peur, il nous demande d’être des veilleurs, c’est-à-dire être bien réveillés, être en train de prier. Être veilleurs, c’est attendre celui ou celle qu’on aime, c’est aussi attendre que la nuit fasse place au jour, à la lumière sans fin. Attendre, les personnes âgées, savent ce que c’est, mais attendre avec amour, c’est être prêt quoiqu’il arrive.
Oui, Jésus nous parle de sa venue, et son but ne sera pas de juger et de condamner le monde, mais de sauver tous les hommes. Faut-il alors avoir peur de ce dernier jour ? Nous surprendra-t-il comme un voleur ? Mettons notre confiance en Dieu, car il aime tous les hommes, sans aucune exception, le prénom de chacun étant inscrit dans son cœur, le cœur de notre Dieu d’amour.
Qui n’a jamais eu peur ? Peur par exemple, d’apprendre une mauvaise nouvelle, peur d’aller à l’hôpital, peur des résultats, peur d’une opération ? Cette peur nous mine, nous fait devenir quelqu’un d’autre. Maya, une personne âgée devait entrer en maison de retraite. Elle avait peur de ce grand changement car il lui fallait laisser sa maison, son village, ses amis, sa famille. Elle n’en dormait plus. Mais si sa peur, est soudainement devenue une acceptation, c’est que la Parole de Dieu l’avait façonnée un peu à la manière de la comparaison du figuier que reprend Jésus : « quand les bourgeons commencent à éclore, c’est le printemps, » Elle avait compris que le temps était arrivé pour elle, car après des signes, des malaises, des solitudes, elle devra partir en laissant tout.
Dans l’Evangile, Jésus ne veut pas nous faire peur, il veut simplement nous préparer, nous préparer à sa venue. Nous voudrions tous connaître ce fameux jour, mais fort heureusement personne ne le connaît. Jésus nous dit qu’il n’en connaît, « ni le jour ni l’heure ! » Alors pour ne pas avoir peur, il nous demande d’être des veilleurs, comme rester éveillés pour attendre la visite tant attendue. Comprenez, attendre avec amour, c’est être prêt quoiqu’il puisse nous arriver.
Que de détresses dans le monde actuel : guerres, mésententes et violences. Des frères et sœurs, blancs et noirs, tous enfants de Dieu, chassés de chez eux, mourants de faim et de misère, violences à des enfants innocents, dissensions au sein des familles, et plus près de nous la maladie qui nous oblige à voir la vie différemment. Pour tous ceux qui sont concernés, c'est comme si le soleil s'obscurcissait, et pour beaucoup comme la fin du monde.
Jésus évoque des événements angoissants mais annonce en même temps l'espoir d'un bonheur avec lui si, comme le bon larron sur la croix, nous osons lui dire : « Souviens-toi de moi quand tu seras dans ton royaume » et Jésus lui répond : « En vérité, je te le dis aujourd'hui, tu seras avec moi en paradis. » Pour le bon larron, c'est aussi la fin du monde mais qui devient le commencement d'une vie nouvelle, sans fin.
Lorsque Jésus viendra pour rassembler les élus, serons-nous prêts à le suivre ? Prêts à croire à sa Parole, à nous laisser conduire par lui. Il nous aide à différencier le bien du mal, tout en nous laissant le libre choix de nos actes. Jésus invite chacun à changer de regard envers son prochain, à l'aimer, le respecter avec ses différences, de vie, de religion ; d'opinion, de culture. L'hôpital peut nous y aider. N'est il pas un lieu de rencontre avec nos voisins de chambre, les soignants et tous ceux qui se dévouent ? L'hôpital est l'endroit où l'on est patient et où on apprend aussi à devenir patient avec les autres et avec Dieu.
Amen