Méditation pour le 32ème dimanche ordinaire B
« Et vous que voulez-vous donner ? »
Nous connaissons tous des personnes qui n’ont jamais fait parler d’eux. Dans l’Evangile d’aujourd’hui on ne nous dit pas qui est cette veuve qui a mis deux piécettes dans le tronc du Temple. Mais si Jésus a vu que d’autres avaient mis beaucoup d’argent, il a surtout vu que cette pauvre veuve en mettant deux piécettes avait pris sur son indigence.
Personne ne devait la connaître, elle n’attirait pas l’attention non plus, et ainsi elle passait au travers de la foule comme une personne sans importance. Elle est là avec son foulard sur la tête, habillée de noir, seule avec son chagrin, ne vivant que d’une simple pension de reversions, à peine de quoi vivre. Elle ressemble tant à des personnes âgées que nous connaissons.
Notre veuve vient donner, sans bruit, en toute discrétion. Au contraire des autres, qui attirent l’attention, elle donne dans l’humilité. Dans nos maisons de retraite nous rencontrons aussi des personnes âgées qui ressemblent à cette pauvre veuve. Elles ont tout laissé ou déjà tout donné aux enfants, elles arrivent troquant une maison, un confort, un jardin, contre quelques mètres carrés d’une simple chambre anonyme.
Sur notre lit de malade que pouvons-nous donner ? Il nous manque la santé, un bien inestimable, que l’on ne sait apprécier que lorsqu’il nous manque. Alors, dans nos prières, disons à Dieu que si nous arrivons à nous en sortir, nous ne donnerons plus de notre superflu, mais de nous-mêmes.
Dans un hall d’hôpital, il y a toujours des personnes qui sont là à attendre leur visite, d’autre sont là pour voir ceux qui entrent et sortent. Alors lorsque vous entrez, tout ce monde vous regarde, vous dévisage, vous épie. Dans l’Evangile d’aujourd’hui c’est un peu le même scénario, puisque ceux qui entrent à la synagogue pour porter leur offrande attirent sur eux le regard des autres.
Jésus est assis face de la salle du trésor et il regarde la foule déposer de l’argent dans le tronc. Dans ce grand Temple, il n’y a pas moins de treize troncs pour accueillir l’obole des fidèles. Douze sont des troncs « spécialisés » et un treizième est réservé pour une offrande libre. Lorsque les gens déposaient leur offrande, le prêtre témoin proclamait à haute voix la somme versée.
Voilà qu’une pauvre veuve, vient déposer deux piécettes, somme que nous jugeons peut-être insignifiante, (comme si au cours du Téléthon vous feriez don d’1 €) pourtant Jésus la regarde et comprend tout de suite son geste, puisqu’il dit : « Cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde… elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Dieu ne regarde pas à la manière des hommes, Dieu regarde le cœur avant toute chose. Au cours de notre séjour à l’hôpital, les petits gestes d’entraides que nous pouvons faire aux autres, sont souvent si peu de chose, mais Dieu sait les multiplier pour tous ceux qui ont besoin de paix et d’amitié.
Personne ne devait connaître cette pauvre, elle n’attirait pas l’attention, et ainsi elle passait au travers de la foule comme une personne sans importance. Je la vois avec son foulard sur la tête, habillée de noir, seule avec son chagrin, ne vivant que d’une simple pension de reversions, à peine de quoi vivre. Elle ressemble tant à des personnes âgées que nous connaissons et que nous rencontrons. Simples, attachants et aimants.
Cette veuve, doit aussi avoir un sourire que l’Evangéliste ne nous rapporte pas, mais que Jésus a dû voir, c’est celui de la joie de donner, de partager. Dans nos maisons de retraite nous rencontrons aussi des personnes âgées qui ressemblent à cette pauvre veuve. Elles ont tout laissé ou déjà tout donné aux enfants, elles arrivent troquant ainsi une maison, un confort, un jardin, contre quelques mètres carrés d’une simple chambre anonyme. Les quelques vieilles photos jaunies, restent leur seul bien. Et malgré ce manque, elles font confiance… en Dieu en la vie.
Sur notre lit de malade, tout nous manque aussi, surtout la santé, ce bien inestimable, que l’on ne sait apprécier que lorsqu’il nous manque. Alors, dans nos prières, on dit à Dieu que si nous arrivons à nous en sortir, nous ne donnerons plus de notre superflu, mais de nous-mêmes. Ce même manque, notre veuve l’a expérimenté dans l’amour, car ne dit-on pas : « Qui aime ne compte pas ? » Oui, le passage du manque, nous relève et nous fait devenir autre ! Jésus, ne regarde pas combien nous donnons, mais le cœur que nous y mettons pour donner.
Amen