Méditation pour le 29ème dimanche ordinaire B
« Le plus grand… »
« Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande… » Combien de fois, avons-nous déjà prié avec ces mêmes mots, pour demander à Dieu qu’il nous accorde telle ou telle chose ?
Jacques et Jean sont venus trouver Jésus pour lui demander qu’il exauce leur demande. Au lieu de leur répondre, il leur demande de préciser le fond de leur pensée : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? » « Accorde-nous… » Tous les deux souhaitent siéger dans la gloire à droite et à gauche de Jésus. Ils ne savaient vraiment pas ce qu’ils demandaient.
Mais ne nous arrive-t-il pas d’agir comme Jacques et Jean, à solliciter Dieu, à lui demander l’impossible ? Dieu sait ce qui est bon pour nous. Mais nous voulons toujours que le Seigneur nous écoute sans retard, et que sur l’heure, il exauce notre demande. Nous sommes très exigeants et par trop irréfléchis. Seul compte notre désir, et notre vouloir tout, tout de suite. Alors comme pour Jacques et Jean, il pourrait vite nous dire : « Vous ne savez pas ce que vous demandez… »
Aussi, lorsque nous demanderons à Dieu une grâce spéciale, disons-lui simplement : « Seigneur, si cela te plaît et si telle est ta sainte Volonté, et pour le bien de mon âme, accorde-moi cette grâce… »
Nous connaissons certainement dans notre entourage, des personnes « sans scrupules » qui briguaient les premières places à l’usine, prêtes à tout pour y arriver. Il en est ainsi depuis la nuit des temps, car les hommes ont toujours joué de rivalité pour accéder aux premières places. Dans l’entourage de Jésus, Jacques et Jean, briguaient aussi une place à droite et à gauche dans sa gloire. Ils pensaient devancer les autres apôtres, mais le Seigneur leur dit : « vous ne savez pas ce que vous demandez ! »
Désirs et ambitions, prennent très souvent place dans notre cœur, au détriment de l’humilité et de la résignation. Pour preuve, nos prières ressemblent très souvent à celles de Jacques et de Jean, à demander à Dieu de nous aider pour des intérêts personnels, plutôt qu’à lui demander d’intercéder pour notre prochain.
Pourtant Jésus termine en disant : « Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur, car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir. » Jésus par tous ses actes, nous a montré qu’il a mis à la première place l’amour, une ambition qui nous mène à Dieu.
« Allez de toutes les nations faites des disciples… » Jésus nous envoie comme des missionnaires modernes de nos villages, dans nos maisons de retraites, au travail et dans nos familles. Mais d’après l’Evangile pour aller annoncer, il faut se faire serviteur de tous, être humble.
Nos deux amis Jacques et Jean nous font penser à certains politiciens qui, au moment des élections, à la dernière minute, retournent leur veste, pour avoir une bonne place. La démarche des deux disciples provoque la colère et la jalousie des dix autres qui « avaient entendu » et qui, eux aussi, voudraient avoir de bonnes places dans le Royaume de Dieu. Jésus, avec beaucoup de patience et de diplomatie, reprend alors son enseignement sur le service et se donne en exemple affirmant que « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Notre monde est devenu un champ de bataille où chacun tente d’écraser l’autre et de profiter le plus possible de la situation. On abuse des faibles, des pauvres, qui sont considérés comme des êtres de peu d’importance, on ne parle des maisons de retraite que pour dire qu’il faut économiser, joindre les deux bouts, mais pas des résidents, des hommes et femmes qui y sont placés. Pour toutes ces personnes, on ne parle plus de pouvoir, elles sont les brebis fragiles qui ont besoin d’amour et de présence réconfortante. Dieu nous aime, et c’est cela l’important…
Amen