Méditation pour le 22ème dimanche ordinaire B
« Lave-toi bien les mains… »
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? » A ce sujet une personne âgée me disait que la première des choses qu’elle faisait en se levant le matin, était un signe de croix. « C’est une vieille habitude, je fais ce signe de croix, depuis que ma mère me l’avait appris. Je continue à le faire, et j’y mets tout mon cœur, car je pense que c’est une bonne chose que de faire ce signe de croix. » Pour Jésus, c’est simple, nos gestes doivent avoir du sens, ils doivent être empreint d’amour, ils doivent être des gestes d’amour avant tout.
Jésus dénonce aujourd’hui les apparences que les Juifs veulent se donner, car ils sont tatillons sur tout. Ils observent plus de six cents commandements, afin de parvenir à la sainteté. Jésus, veut que l’homme change, qu’il laisse tomber ses rites et gestes visuels qu’il refait, jour après jour, sans même savoir pourquoi il les fait. Jésus est venu nous apprendre la pratique de gestes nouveaux. Et c’est peut-être l’occasion pour nous malades de les mettre en pratique. Respecter les soignants, pardonner comme il l’a fait, aller vers l’autre, écouter son prochain, partager avec son voisin.
Pour le Christ, il n’y a qu’une chose à purifier, c’est le cœur. Oui, pour Jésus il y a l’extérieur et l’intérieur, mais il y a surtout le cœur de l’homme. Et pour nous qu’est ce qui est le plus important ?
Alors, Jésus pose la question : à quoi bon se laver les mains, si le cœur n’y est pas ? Jésus ne dit pas qu’on peut manger les mains sales ! Il ne parle pas d’hygiène, mais de religion. Pour les pharisiens, ces gestes étaient religieux. A l’origine de ces coutumes, il y a un sentiment de grande délicatesse à l’égard de Dieu. Se laver les mains donne au repas une signification sacrée : on mange devant Dieu et on le remercie de nous fournir le pain ! Seulement voilà, c’est souvent le cas avec les hommes, les plus belles traditions se dénaturent avec le temps. Pour les pharisiens, ces pratiques de respect sont devenues une manière de séparer les hommes. Les Juifs sont préservés de contact mauvais avec les païens, les justes sont écartés des pécheurs, les bien portants sont éloignés des malades.
Jésus va accueillir des gens qui ont les mains sales, comme les collecteurs d’impôts, des prostituées, des lépreux. Alors à bien réfléchir, qu’est-ce qui est le plus sale ? Les mains que l’on peut laver ou le cœur remplit de haine, de mépris ?
Mais chacun de nous, malade ou bien-portant peut changer ce cœur « sale », en laissant pénétrer la Parole de Dieu en nous et en nous tournant vers Dieu pour lui demander pardon, ainsi qu’à ceux envers qui nous avons fauté
Actuellement avec le COVID partout, dans chaque magasin, dans chaque église, on vous demande de vous laver les mains et de porter le masque. Vous franchissez la porte des hôpitaux pour vous trouver nez à nez avec une affiche où l’on vous demande avant de pénétrer dans l’hôpital vous devez avec un produit hydroalcoolique de faire deux petites pressions de ce produit sur vos mains, puis de les frotter, jusqu’à ce qu’elles soient sèches. Ces nouvelles règles mises en vigueur ont pour but d’éviter que vous ne soyez pas porteur du virus pour la personne n’apportiez pas de microbes au malade à qui vous allez rendre visite. Vous devez avoir les mains propres…
Il est justement question de lavage de mains dans l’Evangile d’aujourd’hui, de rites de purifications des juifs. Les pharisiens comme tous les juifs se lavent toujours les mains avant de manger ou en rentrant du marché, lorsqu’ils avaient touché quelque chose… Si nous devons nous laver les mains en entrant dans l’hôpital, c’est pour préserver celui que nous visitons, si les juifs se lavent à chaque fois les mains, c’est par pure tradition. Jésus ne remet pas en cause la tradition reçue des pères. Ce que Jésus demande, c’est que le cœur et les actes s’accordent.
Mains sales ou propres, l’essentiel est que l’extérieur doit être le reflet de ce que nous vivons au-dedans. Nous, devons laver les mains pour éviter la prolifération du « Covid !»
Amen