Méditation pour le 26ème dimanche ordinaire B
« Tout homme est un frère… »
Lors d’un séjour à l’hôpital, mon compagnon de chambre avait été un étranger de confession musulmane. Si au départ, j’étais un peu réticent envers lui, je découvris rapidement un homme charmant, profondément humain et respectueux. Cet homme, avait les mêmes valeurs que celles qui faisaient ma vie… Et depuis, je ne regarde plus les « Musulmans » de la même manière.
Cette anecdote rejoint bien l’Evangile de ce jour. Les douze sont fiers de faire partie de l’élite à qui Jésus a donné le pouvoir de chasser les démons. Ainsi, Jean est choqué de voir qu’un inconnu chasse des esprits mauvais au nom de Jésus. Il a comme un réflexe d’exclusion de peur que celui-ci ne prenne sa place, auprès de Jésus.
« Ne l’empêchez pas ! » dit Jésus. C’est un ordre. Jésus ne cherche pas à savoir qui est cet inconnu, mais nous invite à le regarder, car du moment qu’il fait du bien, et qu’il agit en son nom, il pratique le commandement de l’amour : « Aime ton prochain comme toi-même. »
N’enfermons pas Dieu dans nos chapelles, mais essayons d’être humain et de vivre l’Evangile en faisant place à ceux qui aiment comme nous et qui travaillent sans le savoir à l’avènement du Royaume de Dieu.
Jésus nous donne aujourd’hui une leçon de jugement, de patience et de souplesse ! Tant mieux répond Jésus car qui n'est pas contre nous est pour nous ! C'est le signe que l'amour de Dieu les anime.
A l’hôpital, on fait des tas de rencontres. Souvent, on se lie rapidement avec telle ou telle personne. Une sympathie se dégage rapidement d’elle. On ne la connaît pas plus que ça, mais en la regardant faire on se demande intimement si elle est croyante, si elle est baptisée ou si elle pratique. Rien ne le prouve, pourtant ce dont je suis sûr, c’est qu’elle s’occupe de moi, passe du temps à me parler, à m’écouter. Pourquoi fait-elle cela pour moi ?
« Qui n’est pas contre nous est pour nous ! » L’essentiel pour Jésus n’est pas d’appartenir à son groupe, mais que les possédés et les malades soient guéris, que les lépreux soient purifiés, que les affamés soient rassasiés.
« Que fais-tu pour ton frère ? » Voilà la vraie question de Jésus. Il ne s’agit pas seulement d’être chrétien, il faut aussi être humain. Dans une chambre à l’hôpital, la petite dame, née en Espagne, était bien malade. Menue et chétive, elle parlait simplement, et à mi-voix elle me dit : « Je ne suis pas chrétienne, je suis athée, mais je crois en l’homme et en ce que je fais. Ce sont mes parents qui nous ont appris à secourir les autres et à se battre pour eux. » Et pour terminer me précisa : « je ne regarde jamais la religion des autres, mais simplement ce qu’ils font ! » C’est ainsi, que l’on rencontre à l’hôpital, des personnes très proches de l’Evangile. Un vrai bonheur de les approcher.
Tout Homme est mon frère… Et ce n’est pas sans raison que Jésus dit à ses disciples que celui qui fait du bien à un plus petit que soi, même en lui offrant un verre d’eau, ne restera pas sans récompense. Tout homme qui relève un autre, qui l’aime, fait la volonté de Dieu, même s’il n’a jamais entendu parler de Dieu.
Jésus répondit : « ne les empêchez pas ! » La maladie, peut souvent nous aigrir et nous empêcher de voir que les bons soins, la parole aimable, le sourire sont le signe de la présence de Dieu. Nous pensons souvent, parce qu’il n’y a plus beaucoup de pratique, que les gens ne sont pas des personnes « biens ». Pardon Seigneur, car tu n’empêches pas celui qui prodigue l’amour…
L’important pour Jésus, c’est que tous les hommes aillent bien. Tout ce qui vient en aide à l’homme, pour lui est acceptable. Un homme qui n’appartient pas au groupe des disciples que Jésus s’est choisi, opère des guérisons en son nom, et voilà que les « vrais » disciples sont scandalisés. Ils estiment avoir seuls ce pouvoir au nom de Jésus.
Amen