Méditation pour le 5ème dimanche ordinaire C
« Ils laissèrent tout, et le suivirent…»
Nous sommes sur le lac de Tibériade. Luc, nous rapporte deux très belles scènes. Tout d’abord, Jésus debout dans une barque qui enseigne. En face de lui, sur le rivage, une foule très nombreuse qui écoute ses paroles. Et un peu plus tard, cette même barque s’enfonçant sous le poids de milliers de poissons. Jésus demande à un pêcheur nommé Simon de monter dans sa barque pour parler à tous ces gens. Il y a deux mille ans, comme aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont besoin d’écouter, parler, échanger, trouver un sens à leurs souffrances. Jésus emploie un langage nouveau, car jamais un homme n’a parlé comme lui auparavant. Nous sommes peut-être de celles et ceux qui recherchent et s’accrochent à une parole entendue ou reçue.
Cette barque, c’est celle de Pierre, c’est aussi celle de l’Eglise et en même temps la barque de la vie. Mais ne faisons-nous pas partie de cette foule, qui a les yeux fixés sur Jésus ? Du rivage, nous voyons certainement un monde en crise, une Eglise chahutée et son manque de prêtres, des hommes et des femmes vivant dans la misère, des chercheurs de bonheur, qui ne le trouve pas, des malades qui attendent la guérison. Jésus enseigne et pourtant, entendons-nous vraiment les paroles du Christ ? Faisons-nous encore confiance à celui qui a « les Paroles de la Vie Eternelle ? »
Nous avons peur, peur de la maladie, de la souffrance, de la vieillesse. Pourtant c’est à la confiance que Jésus nous invite, à « avancer au large et à jeter nos filets ». La pêche miraculeuse, ne sera pas de notre fait, mais celle de Dieu. C’est grâce à lui et à son amour que nous pourrons remonter la pente et changer le monde.
Après avoir parlé à cette foule, Jésus demande à Simon d’aller jeter les filets pour prendre du poisson. Simon, n’est pas le premier venu en matière de pêche, il a essayé de prendre du poisson toute la nuit, sans succès, mais sur l’ordre du Maître, il donne un dernier élan à son cœur, sur son ordre, il jette les filets… Et on connaît la suite.
Simon-Pierre avait pêché toute la nuit sans rien prendre et le voilà découragé, déçu par la dureté de la vie. Il en est ainsi du malade qui a mal dans son corps et dans son cœur, et se demande quand cela va finir. Il est aussi tenté de tout abandonner, d’en vouloir au monde entier, car il se dit : « pourquoi moi ? »
A bien regarder, on constate que Simon-Pierre n’est pas seul dans ce qui lui arrive, ses compagnons partagent ses peines et ses déceptions comme ses joies et ses espoirs. Au fond de notre lit, nous pensons, aussi être seuls pourtant il y a d’autres malades, chacun avec son épreuve. Il y a aussi les infirmières, médecins, aides-soignantes : ils font ce qu'ils peuvent, même parfois dans des conditions difficiles ! Il y a la famille et les amis tous ceux qui vous aiment et dont parfois on attendrait l'impossible. Et, il y a Dieu.
Dieu n'est pas resté dans de lointains nuages. Grâce à Jésus-Christ, le Salut n'est plus seulement une idée, mais une personne ; Dieu a pris un visage ; et il s'est identifié aux pauvres et aux malades. Son chemin est celui de la croix, sa Vérité, celle de sa présence, sa Vie celle du don de soi ! Alors grandit en moi une espérance nouvelle et je peux comprendre petit à petit que l'épreuve de la vie n'est pas forcément un échec, qu'espérer est plus fort que la maladie, qu'aimer plus fort que la mort.
Simon-Pierre a cru Jésus sur parole. Il a jeté ses filets ; La pêche s'est révélée miraculeuse. Et toi que vas-tu faire, vas-tu jeter les filets à nouveau ?
Mais ce qui est important de retenir pour nous, c’est la foi que Simon met en Jésus. Il est persuadé qu’il ne prendra plus de poissons, nous aussi, nous sommes souvent persuadés que la prière ne sert plus à rien, mais la foi de Simon doit être un exemple pour nous, car s’il va remplir les filets de poissons au point de se déchirer, nous devons aussi nous abandonner dans les mains de Dieu et lui faire confiance.
Amen