Méditation pour le 19ème dimanche du Temps ordinaire
« Un pain qui donne force… »
Après avoir raconté la multiplication des pains sur la montagne, Jean l’évangéliste continue par un long monologue de Jésus : « le discours sur le Pain de Vie. » Dans ce discours, Jésus évoque une nourriture qui comble la faim définitivement. Mais ce pain-là, n’a pas seulement la consistance que lui donnent l’eau, la farine, la levure, puis sa cuisson dans un four, c’est de sa Parole, de son enseignement dont Jésus nous parle.
Pour manger de ce pain, il faut d’abord aviver notre appétit ou peut-être retrouver notre appétit. Nous connaissons certainement des malades qui sont atteints d’anorexie, qui ne mangent plus. Mais il est aussi déplorable de rencontrer des hommes et des femmes, atteints d’anorexie spirituelle, qui ne nourrissent plus leur foi en Dieu. Leur âme n’a simplement plus d’appétit.
« Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » En d’autres mots, il ne s’agit plus de manger simplement du pain pour subsister sur cette terre, Dieu nous offre un pain qui vient du ciel. Jésus lui-même est ce pain qui permet de vivre éternellement.
Atteints par la vieillesse, la maladie, Jésus nous donne tout son amour, c’est-à-dire sa vie, car il n’a pas simplement pour nous des paroles d’amour, il est l’amour même qui nous nourris.
« Moi, je suis le pain de la vie ! » Qu’est-ce que cette affirmation du Christ signifie pour moi aujourd’hui ? Une affirmation pour ma foi ou une affirmation qui ne me parle pas ? Pourtant Jésus est le vrai Pain, la vraie nourriture, que Dieu le Père nous donne. Et Jésus précise encore que celui qui mange ce Pain, vivra éternellement.
Lorsqu’on parle de pain, on peut faire référence au pain que Dieu a donné à son peuple dans le désert pour le nourrir. Et pour sauver tous les hommes, Jésus donne un pain qui sera sa chair, sa propre vie. Le pain est nécessaire à tout homme pour survivre, pour qu’il puisse continuer sa route sans faillir. Au désert, Dieu a donné la manne et pour nous, Jésus s’est donné comme le Pain qui demeure.
Beaucoup ont du mal à adhérer à croire en un Dieu qui donne du pain et qui se donne à nous pour nous nourrir. Lorsqu’on ne mange plus, que l’appétit nous a délaissé, nous sombrons très rapidement et souvent vivre n’a alors plus de sens. Mais Jésus est venu se donner à nous pour que nous vivions jusque dans la vie éternelle, il nourrit en nous la faim de notre âme. C’est sûr que nous passons peut-être un désert aride, cloué sur un lit ou cloîtré en maison de retraite, mais Jésus se soucie de nous, grâce à son Pain de Vie, il nous donne l’amour pour continuer notre marche.
Dans certaines familles, la télé est allumée du matin au soir. Les émissions se succèdent, animateurs et présentateurs essayent de captiver l’attention des jeunes comme des adultes. Ils doivent faire l’audimat sinon l’émission est simplement arrêtée.
Mais qui était Jésus pour les Juifs de son temps ? Pour les Juifs, comme peut-être pour nous-mêmes, ils ont du mal à reconnaître en Jésus autre chose qu’un homme comme les autres. Certes, on le dit le prophète, doté de pouvoirs extraordinaires, mais avant tout, il est homme… Pourtant Jésus, veut que ses auditeurs voient autre chose en lui que le simple homme, il leur dit : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel ! »
Comme pour les Juifs, Jésus nous invite à voir un peu plus loin, de nous arrêter sur les apparences : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi à la vie éternelle ! » Jésus veut que nous croyions en lui. Lorsque nous croyons en quelqu’un que nous aimons, il n’y a pas les apparences physiques ou autres qui comptent, mais uniquement le cœur. Oui, c’est l’amour qui nous amène alors à croire que Dieu a envoyé son Fils bien-aimé. Profitons donc de notre passage à l’hôpital pour reconnaître Dieu dans le Pain de Vie que nous apporte l’aumônier ou son représentant.
Amen