Méditation pour le 23ème dimanche ordinaire B
« Seigneur, ouvre mon coeur… »
Jésus quitte la région de Tyr, pour se rendre en plein territoire de la Décapole, c’est-à-dire à l’étranger, chez les païens. Il va proclamer l’amour de Dieu à tous les hommes sans restriction.
C’est là qu’on amène à Jésus un « sourd-muet » un handicapé certainement connu de tous. Ce sourd-muet n’avait jamais entendu parler Jésus ni qui que ce soit, mais de nombreux amis avaient pris les choses en mains pour qu’il devienne, grâce à Jésus un homme comme tout le monde. Jésus en le voyant, a pitié de lui, il comprend sa détresse et l’amène à l’écart. Jésus ne lui parle pas, mais avec des gestes précis, lui touche les oreilles puis la langue, en faisant de lui un homme comme les autres. Dorénavant il est capable d’écouter la Parole de Dieu et d’en goûter tous les bienfaits.
L’homme que l’on amène à Jésus, est un sourd-muet. Il ne feint pas de ne rien entendre. Cet homme est comme emmuré dans son handicap, dans le silence le plus total, il n’a jamais entendu le doux chant des oiseaux, il n’a jamais entendu la voix d’un homme ou celle de sa mère qui lui parlait.
Jésus ne va pas lui dire « sois guérit », mais il va lui dire ce simple mot « Ouvre-toi ! » Lorsqu’il s’ouvre, cet homme se sent soudain reconnu, car il entre en relation. Cet homme tout d’un coup comprend la vie, il se sent réincorporé dans le monde, il est guéri.
« Ouvre-toi ! » N’avons-nous pas tous besoin d’entendre ces mots de nos jours ? On nous demande de nous ouvrir à tout, sauf à l’essentiel Pour Jésus il est clair, le seul endroit que nous avons à vraiment ouvrir, c’est notre cœur.
Le malade recroquevillé sur son lit, comme la personne âgée prostrée dans son coin, a besoin qu’on la libère de ce qui l’oppresse. Souvent c’est un mot, un geste, une attitude qui en est le déclencheur. Lorsqu’il y a une catastrophe, on n’hésite pas à dépêcher des psychiatres, des psychanalystes pour écouter les gens choqués, pour les faire parler. Mais, Jésus n’est-il pas le psychanalyste rêvé ? Il sait écouter et nous libère par sa Parole.
« Il n’est pire sourd, que celui qui ne veut pas entendre. » Expression bien connue. Aujourd’hui, c’est un malade sourd qu’on amène à Jésus pour qu’il lui impose les mains et le guérisse. « Effata » sera la seule parole que va dire Jésus face à cet homme handicapé, qui n’entend plus et qui a du mal à parler. « Ouvre-toi » lui dira Jésus pour le guérir de sa surdité et de son trouble à parler correctement.
Jésus va le guérir, il va le toucher, lui toucher les oreilles de ses doigts, et la langue avec sa salive. Jésus ne lui dit pas « sois guérit », mais lui dit ce simple mot en Araméen « Effata » qui se traduit par « ouvre-toi ». Et voilà qu’il s’ouvre telle une fleur au soleil, comme le nouveau-né lorsqu’il prend sa respiration.
C’est la Parole de Dieu, qui vient d’accomplir pour cet homme, un prodige inouï. Ce n’est pas de la magie, ni un rite de sorcellerie, mais c’est la Parole de Dieu adressée à tous les hommes, car Dieu veut communiquer avec nous…. Ainsi, la parole de Dieu vient nous délivrer de ce qui retient prisonnier, elle vient nous faire renaître à la vie, elle nous ressuscite. « Effata », « Talita Koum » « ouvre-toi » « Lève-toi et marche » « Va en paix » « Ne crains pas, crois seulement… » Tant de paroles que Jésus nous a laissées pour nous faire vivre, pour ouvrir notre cœur malade…
Essayez voir de parler à un sourd ou à un malentendant… Pas moyen de vous faire comprendre. A l’aide de quelques mots, de quelques gestes, vous essayez de lui dire quelque chose, mais il ne vous comprend pas. C’est face à ces handicaps que nous comprenons que chacun de nos organes est important. Entendre et parler, une double faculté qui est un don merveilleux.
Nos oreilles, comme notre langue, sont souvent étrangement nouées. Dans notre vie de tous les jours, nous faisons souvent la « sourde oreille » lorsqu’on nous parle, mais nous prêtons l’oreille aux ragots. Seigneur, nous qui ne sommes pas sourds, guéris notre cœur pour qu’il entende ton appel à l’amour.
Amen