Méditation pour le 18ème dimanche du Temps ordinaire
« La Nourriture... »
La foule recherche Jésus, elle ne veut plus le quitter. Elle a vu les signes qu’il a accompli sur la montagne, comme la multiplication des pains, la guérison des malades, l’expulsion des mauvais esprits.
Un pain pour la route, dont on ne reçoit que la ration quotidienne et que l’on ne peut pas stocker… Une belle image pour l’Eucharistie. Faut-il rappeler que les hosties consacrées, stockées dans nos tabernacles ne devaient servir qu’au souci de porter la Communion aux malades ? Ce pain, dont nous souhaitons si ardemment le partage, est Pain de vie éternelle, dont Dieu nous fait le don, et ce n’est pas une relique à conserver dans un coffre ou même à regarder, c’est une nourriture à manger dimanche après dimanche, pour continuer la route.
Le pain, pour la vie éternelle
De quoi, l’homme a-t-il donc besoin pour vivre ? De quoi avez-vous besoin, malades, personnes âgées ? De présence et d’amour ! De présence, car une présence, s’est ressentir que l’on est aimé, et d’amour, car l’amour c’est ressentir que l’on n’est pas seul. Oui, le Christ se donne à tous ceux qui aiment, et lorsque le prêtre élève le pain, c’est pour nous dire que Jésus est là avec tout son amour pour nous, et qu’il veut se faire notre compagnon de route jusque dans la vie Eternelle. Le Pain de Vie…
Après le miracle de la multiplication des pains, beaucoup cherchaient à approcher Jésus. Certains pour cette raison n’ont pas hésité à sauter dans une barque et traverser la mer de Galilée pour rejoindre Jésus.
Ils devaient se dire : « si Jésus était capable de nourrir une foule, il pouvait certainement réaliser de plus grandes choses encore ! »
Toutes ces personnes avaient trouvé en Jésus quelqu’un qui pourrait les aider dans leur vie morose. Jésus venait de leur donner le pain à profusion, et elles pensaient n’avoir plus à se soucier pour s’en procurer. Jésus n’était pour elles plus qu’un faiseur de signes extraordinaires. Comme les disciples, elles avaient du mal à reconnaître en lui, l’envoyé du Père, le Fils de Dieu.
Aujourd’hui encore, ne nous arrive-t-il pas de demander ou même d’ordonner à Dieu d’agir, de faire un miracle, pour notre petit bonheur, pour guérir nos petits bobos ? Mais l’œuvre de Dieu, n’est-elle pas de nous aider à dépasser notre quête de biens matériels pour accéder à la recherche d’une foi plus ancrée en Dieu lui-même ?
Et moi, malade ou personne âgée, où est-ce que j’ai cherché ? Est-ce que je me suis approché de Jésus pour lui demander son amour ?
« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? » Les juifs sont sceptiques, insolent et sans-gêne ils exigent un signe de plus de la part de Jésus.
Pourtant, le signe de la multiplication des pains et des poissons, opéré par Jésus le jour précédent leur a-t-il paru être que peu de chose ? Pourquoi hier voulaient-ils proclamer Jésus roi et aujourd'hui ne croient-ils plus en sa puissance ?
Le cœur de l’homme est instable, toujours à vouloir quelque chose de plus. Tout ce qui intéresse ces Juifs c’est que Jésus les nourrisse et qu’il résolve leurs problèmes. Ils ne croient pas en Jésus, ils essayent de le pousser par malice à faire un signe.
Cette façon de faire, nous rappelle des personnes qui ne croient pas et qui essayent de faire dire à l’autre que Dieu n’existe pas. « Si Dieu existait, il t’aurait guéri, il serait venu à ton aide… » On veut bien être chrétien, mais à condition que Dieu fasse ce que je lui demande.
« Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours » Les Juifs ont demandé ce pain pensant au pain quotidien. A notre tour, demandons à Jésus avec un vrai désir, de nous donner son Pain de Vie pour en vivre comme malade ou personne âgée.
Amen