Méditation pour le dimanche de l'Epiphanie
« Et toi, tu cherches quoi ? »
Astrologie, horoscope, voyance, tarot, un marché plutôt porteur… Tout le monde veut savoir…
Ce qui va m’arriver, demain, après-demain, à ma femme, aux enfants, et on n’hésite pas à dépenser beaucoup d’argent. Tout est bon, pour savoir… C’est comme si je voulais un maximum de plaisir et un rien de souci, de pouvoir affronter la vie, en sachant déjà tout d’avance…
Nos trois Mages eux aussi voulaient savoir, non pas savoir comment allait être leur avenir, mais connaître le sens à la vie et des questions qui se posent à l’homme : pourquoi la souffrance, pourquoi la maladie. Ces mages sont des chercheurs, comme nos chercheurs qui voudraient trouver le remède pour le cancer, non pas pour se protéger eux-mêmes, mais pour aider les autres. Nos mages ont vu un signe dans le ciel : « Ils ont vu se lever son étoile ». Ils l’ont suivi.
Suivre l’étoile, c’est accepter un changement dans notre vie, revoir sa vie à la lumière de l’évangile. Comme pour nos trois mages, le chemin sur lequel Dieu nous emmène, ne sera pas de tout repos. Il n’est pas celui de la maladie, bien au contraire, mais celui d’un nouvel horizon dans la confiance.
Dans l'évangile de Matthieu, les premières personnes à reconnaître la naissance du "roi des Juifs" ne sont pas des Juifs, mais des étrangers, sorte d'astronomes venus d'orient. Nous les appelons les « Rois Mages ! » Guidés par leur science des étoiles, ils arrivent à Jérusalem, la capitale, et ils s'informent auprès des spécialistes des Écritures. Les chefs des prêtres, les scribes, tous spécialistes des Écritures n’hésitent pas une seconde : selon le prophète Michée, le Messie doit naître à Bethléem…
Comment m’arrive-t-il de parler de Jésus dans ce monde souvent pollué par les médisances, les fausses rumeurs, dans lequel je ne sais plus qui croire ? Est-ce que je reconnais encore Jésus, comme le Messie, le Fils de Dieu ? Est-ce que je reconnais Jésus comme celui qui doit me faire des miracles parce que je suis malade ou âgé ou comme l’amour, la miséricorde, le pardon, à l’image de Dieu son Père ?
A l’hôpital, ne sommes-nous pas en terre inconnue, loin de nos paroisses, un peu à l’image des Mages en marche ? A la seule différence, que Jésus nous l’avons déjà vu, couché dans une chambre avec le visage du mourant, avec le visage ridé de la vieillesse. « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? Tu avais donc soif, tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? »
Cette étoile qui les guidait, est comme notre foi, elle se laisse découvrir, elle est là dans notre vie, et si je ne cherche pas, si je ne creuse pas, jamais je ne pourrais la découvrir. Mais lorsqu’on découvre la foi, elle nous met en marche. Les mages eux aussi se sont mis en marche, car ils voulaient en savoir plus, en un mot cette étoile leur posait question.
Ces hommes, n’ont pas hésité à partir, à se mettre en route. Les kilomètres ne leur faisaient visiblement pas peur. A qui ressemblent-ils ? Ils ne sont pas hors du commun, mais ils sont animés par un désir, par cette lumière qui les conduit, qui les emporte en avant. Nous, leur ressemblons bien, car combien fois nos pauvres jambes ont-elles fait de chemins, pour porter secours, pour nourrir nos enfants, pour aller à la messe ? Rien n’était de trop, le courage habitait notre cœur. Mais avons-nous cessé de chercher ? Avons-nous fini de croire, et baissé les bras devant la maladie ?
Nos mages ont découvert un « Enfant pas comme les autres » Dans un enfant il y a tout. Il y a cette vie, la plus précieuse de toute. Il y a cette paix, que seule un enfant peut vous communiquer, il y a ce sourire qui vous invite à l’aimer, il y a ce cri qui perce la carapace de votre cœur. Oui ce roi qu’ils viennent de découvrir, est bien le Christ révélé grâce par l’Esprit Saint. Et nous ? Sommes-nous des chercheurs à l’image des Mages